Un homme très recherché

Synopsis

Plus de 10 ans après les attentats du 11 septembre, la ville de Hambourg a du mal à se remettre d'avoir abrité une importante cellule terroriste à l'origine des attaques contre le World Trade Center. Lorsqu'un immigré russo-tchétchène débarque dans la communauté musulmane de la ville, les services secrets allemands et américains sont en alerte. Une course contre la montre s'engage alors pour identifier cet homme très recherché : s'agit-il d'une victime ou d'un extrémiste aux intentions destructrices ?

 

Critiques

Une nouvelle adaptation d'un thriller d'espionnage de John le Carré, sobre, passionnant, intense.

 Voici

 

L’intrigue de John le Carré est loin des labyrinthes les plus mémorables de La Taupe : une traque à tiroirs en Europe industrielle, à grand renfort de hangars et de ports de commerce. La balle est bel et bien dans le camp du mammouth Hoffman. Vrombissant comme un vieux moteur, cabotinant à souhait comme il a toujours aimé le faire, l’acteur garde un pouvoir d’attraction-répulsion dont nous n’avions pas encore eu le temps de nous lasser : une fureur bouillonnante, qui trempe abondamment son dos et perle en grosses gouttes sur son front rouge.

 De lui les uns retiendront une sorte de potentiel colossal à peine entrevu (The Master), les autres un fil continu de rôles de quasi-ripou dont celui-ci n’aurait pas dû être le dernier.

 Les Inrockuptibles

 

 

En 2008, John le Carré fit paraître un roman qui commençait ainsi : « On ne peut guère reprocher à un Turc champion de boxe poids lourd déambulant dans une rue de Hambourg au bras de sa mère de ne pas remarquer qu'il est suivi par un grand échalas en manteau noir. » Un homme très recherché, c'était à la fois le titre du livre – publié en France aux éditions du Seuil – et le « grand échalas » évoqué à l'instant. Six ans plus tard, le Néerlandais Anton Corbijn a voulu adapter au cinéma cette histoire de l'après-11 septembre 2001 qui mit en branle les services secrets allemands et américains.

 

L'homme très recherché, c'est un certain Issa, Issa Karpov plus précisément, un pauvre hère d'origine russo-tchétchène qui, à peine débarqué à Hambourg, est filé par une unité antiterroriste allemande dirigée par un certain Günther Bachmann. Qui est Issa ? Est-il venu à Hambourg pour réactiver une éventuelle cellule terroriste ? Ou bien, ainsi que les marques de sévices qui lézardent sa peau semblent l'attester, fuit-il les autorités de Moscou ? Comme souvent chez John le Carré, ces questions s'emboîteront dans beaucoup d'autres, bien plus complexes, à la manière des poupées russes qu'il aime tant.

 

Comme il existe des héros shakespeariens, il existe aussi des personnages typiquement « le carréens ». Le plus emblématique de tous, bien que ressemblant à un crapaud, s'appelle George Smiley (qu'on retrouve dans huit romans, dont le célèbre La Taupe). Par certains aspects, Bachmann lui ressemble. Dans Un homme très recherché, le Carré le décrit ainsi : « La quarantaine bien entamée, c'était un homme volcanique au physique inclassable, large d'épaules, toujours dépenaillé, les revers de son veston souvent parsemés de cendre jusqu'à ce qu'elle en soit époussetée par l'insigne Erna Frey, sa collègue et assistante de longue date. »

 

Dans le film de Corbijn, c'est le grand Philip Seymour Hoffman, décédé en février, qui interprète le rôle de Bachmann. Aussi massif que taiseux, il est très crédible en responsable d'une unité antiterroriste, appliquant à la lettre ce qu'écrivait le Carré de son héros : « Sa tignasse châtain clair faisait plus jeune que le réseau de rides sur son front. Il avait des dons d'acteur pour flatter, charmer ou intimider. Il pouvait se montrer suave et grossier dans la même phrase. »

 

Pour le reste, Un homme très recherché est un bon thriller, de facture classique, fidèle à la trame romanesque du livre. Il s'agit du neuvième film adapté d'un roman de John le Carré après L'Espion qui venait du froid, de Martin Ritt (1965), M15 demande protection, de Sidney Lumet (1966), Le Miroir aux espions, de Frank Pierson (1969), La Petite Fille au tambour, de George Roy Hill (1984), La Maison Russie, de Fred Schepisi (1991), Le Tailleur de Panama, de John Boorman (2001), The Constant Gardener, de Fernando Meirelles (2005), et La Taupe, de Tomas Alfredson (2011). De qualité variable, aucun de ces films – auxquels il faut donc à présent rajouter cet Homme très recherché – n'est malheureusement parvenu à transposer au cinéma le style de le Carré, la petite musique si particulière de ses romans. Comme si seule la littérature pouvait convenir à ce maître de l'espionnage, qui est aussi, et peut-être surtout, un maître du temps.

LE MONDE 

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Adaptation carrée

Un Homme très recherché est l'adaptation du thriller homonyme du Britannique John Le Carré. Titré en version originale "A Man Most Wanted", ce roman a été publié en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis en octobre 2008. L'auteur s'est rendu sur les lieux du tournage pour conseiller et encourager l'équipe, sans pour autant imposer son avis quant au travail d'adaptation.

"En tournage avec le réalisateur Anton Corbijn"

Le réalisateur

Anton Corbijn (né le 20 mai 1955, à Strijen, en Hollande-Méridionale) est un photographe et réalisateur néerlandais.

Il commence sa carrière au mensuel musical Oor en 1977 avant de s'installer à Londres où il entre dans le magazine New Musical Express. Ses clichés noir et blanc fortement contrastés le font connaître et de nombreuses stars passent devant son objectif (David Bowie, Joy Division, U2, Miles Davis, Johnny Hallyday, Clint Eastwood, Vanessa Paradis, etc.). Il collabore fréquemment avec Depeche Mode (depuis 1986), groupe pour lequel il réalise clips et pochettes à de nombreuses reprises ainsi que les installations scéniques de leurs concerts.

 

Le DVD The Work of Director Anton Corbijn groupe ses principales réalisations (Nirvana, The Killers, Nick Cave and the Bad Seeds, Depeche Mode, Joy Division, etc.).

 

Le photographe-vidéaste se lance ensuite dans un autre format, celui du long-métrage, réalisant Control en 2007. Un biopic cohérent avec sa carrière parallèle puisqu'il met en scène le parcours musical de Ian Curtis, leader du groupe anglais Joy Division, rock band préféré du réalisateur et groupe grâce à qui, d'une certaine manière, tout à commencé pour lui. Trois ans après il prend un nouveau cap, celui du thriller, avec The American (2010), une adaptation du roman "A Very Private Gentleman" de Martin Booth, et qui porte en haut de l'affiche George Clooney dans la peau d'un tueur à gages prêt à rendre les armes sans savoir que sa dernière mission va virer au carnage.

 

En 2014, après avoir réalisé le clip Reflektor d'Arcade Fire, il livre son troisième long-métrage, le film d'espionnage Un Homme très recherché, dans la même veine de son précédent film avec au casting : Rachel McAdams, Robin Wright et Philip Seymour Hoffman.

Vidéos musicaux

Voici un lien pour quelques uns de vidéos musicaux réalisés par Anton Corbijn

Photographies

La musique du film

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