The Salvation

Synopsis

1871, l'Amérique attire les colons venus de toute l'Europe pour faire fortune. Lorsque Jon, un pionnier danois, tue le meurtrier de sa famille, sa tête est mise à prix par le fameux Delarue et son gang. Trahi par sa communauté, lâche et corrompue, Jon devra affronter seul les hors la loi.

Critiques

"Une ville balayée par le vent, des habitations sommaires, des gueules patibulaires… L’ouverture de The Salvation ne laisse planer aucun doute : Kristian Levring réhabilite le western à l’ancienne, même si le réalisateur danois est stylistiquement plus proche du post-moderne Sergio Leone (violence graphique, mutisme des personnages) que du classique John Ford. L’intrigue emprunte d’ailleurs beaucoup à Il était une fois dans l’ouest, puisqu’il est question de vengeance personnelle, de spéculations immobilières (en rapport avec l’expansionnisme ferroviaire) et d’une relation amoureuse contrariée. Dans la peau du raider taciturne, Mads Mikkelsen s’inscrit de son côté dans la veine de ceux qui l’ont précédé (Clint, Charles, Lee…) en apportant la touche émotionnelle qu’on lui connaît. Hommage appuyé et assumé au genre, traversé de fulgurances visuelles,The Salvation se distingue par son personnage féminin, une veuve à la langue coupée et à la beauté incendiaire, création mythologique digne de L’homme à L’harmonica à laquelle Eva Green prête sa silhouette parfaite et une intensité inattendue. Une bonne mise en bouche avant Pour une poignée de dollars en clôture."

 

"Le résultat est étonnant, mêlant harmonieusement le classicisme fordien et le maniérisme de Sergio Leone. Une part du mérite revient à Mads Mikkelsen, assurant une fois de plus avec la robustesse adéquate, mais il est presque éclipsé par Eva Green, qui irradie malgré (ou grâce à) un rôle totalement muet.."

 

Christophe Narbonne et Gérard Delorme par Premiere

Si les références à Sergio Leone fusent dans "The Salvation", elles émanent également du rôle John tenu par Mads Mikkelsen qui, tel Clint Eastwood dans "Josey Wales hors la loi", voit sa famille décimé par un gang et hanté par la vengeance. Si le pitch, classique, est semblable, le traitement se démarque. Kristian Levring ne se cache pas de ces emprunts et les revitalise, notamment par le thème de l'immigration, John étant un Danois fraîchement débarqué avec son frère, qui accueille son épouse et son fils tout juste débarqués du Danemark.

 

Ils vont vite déchanter… La thématique migratoire participe du portrait d'une nation encore toute jeune dont les populations installées s'octroient des privilèges monstrueux au regard des nouveaux arrivants, allant jusqu'à bafouer la loi. Une propension à la xénophobie contraire à l'image de terre d'accueil qu'est censée incarner l'Amérique. Un message déjà présent dans le magnifique "La Porte du paradis" de Michael Cimino. Le chef de gang Delarue est le fer de lance de ces mœurs déviantes, interprété par un Jeffrey Dean Morgan dont il émane un violent sentiment d'injustice révoltant.

 

De la belle ouvrage

La trempe des personnages est une réussite essentielle du film. John est labouré de douleur à la mort de sa femme et de son fils, puisant des ressources insoupçonnées dans son esprit et son corps endoloris. Madeleine, du gang Delarue, devenue veuve suite à la vengeance de John, a perdu la parole après avoir été mutilée par des Indiens. Eva Green interprète cette femme de l'Ouest avec une forte présence, une prestation d'autant plus remarquable qu'elle n'a aucune ligne de dialogue, tout passant par les yeux et la gestuelle. Une performance.

 

 

Eric Cantona, dans le rôle d'un membre du gang, que l'on suppose d'origine française, vu la consonance des patronymes, ne fait quant à lui guère plus que de la figuration. Mais Douglas Henshall en pasteur sheriff ripoux, ou le trop rare Jonathan Price en maire croquemord poltron, campent des personnages hors normes.

 

Kristian Levring filme enfin magnifiquement ce western désenchanté et violent. Les tonalités solaires succèdent à des nocturnes anthracites de toute beauté. "The Salvation", projeté à Cannes hors compétition, s'inscrit dans la lignée du néo western tel "3h10 pour Yuma", "Appaloosa" ou le récent "The Homesman", tout en renouvelant la veine européenne du genre avec brio.

 

Culturebox - France Télévisions / Par Jacky Bornet

 

Hommage à Ennio Morricone

Kristian Levring prenant pour inspiration les grands classiques des westerns, il lui fallait une bande originale à la hauteur. Kasper Winding, producteur et compositeur du film, a donc tout naturellement orienté son travail vers le maître en terme de musique du genre : Ennio Morricone. Ainsi, les premiers extraits sonnent comme un hommage au compositeur de Pour une poignée de dollars, Le Bon, la Brute et le Truand ou encore Il était une fois dans l'Ouest.

Newsletter

Recevez la programmation du cinéma chaque lundi ainsi que des informations sur nos événements.

Note : veuillez remplir les champs marqués d'un *.

Cinéma Le Vagabond

3 Bis Bd de la république

10200 Bar sur Aube

Tél : 03.25.27.99.30