Horsehead

Synopsis

De retour dans le domaine familial, Jessica met tout de suite la mauvaise ambiance en interpellant ses parents sur leur passé trouble. Comme si cela ne suffisait pas à déliter son humeur pourtant pas très festive, elle plonge avec une effroyable régularité dans des cauchemars qui feraient le régal de tous les étudiants en psychanalyse.

Critiques

Un film fantastique envoûtant et mystérieux qui prouve que le réalisateur mérite amplement que l'on suive de près son travail.

L'Ecran Fantastique



Depuis 1984 et la découverte par le monde d’Elm Street et de son croquemitaine, on le sait : en matière de rêve lucide, il y a intérêt à faire gaffe. Qu’à cela ne tienne : Jessica est une jeune fille, qui croit avec ferveur dans sa capacité à influer sur le cours de ses propres rêves, et à leur impact sur le réel. On peut le comprendre : elle est perpétuellement hantée par des cauchemars baroques, au centre desquels se tient un homme monstrueux à tête de cheval, aux desseins cryptiques mais indéniablement sombres. Alors qu’elle revient dans la maison familiale suite à la mort de sa grand-mère, Jessica a l’intuition que la clé du mystère de ce décès, comme celle des secrets familiaux, se trouve sans nul doute dans ses rêves. À moins que, comme le martèle sa mère, tout ceci ne soit que le résultat de son imagination enfiévrée...


Que Tito, le personnage interprété par Peter Dinklage dans Ça tourne à Manhattan en 1995 se rassure : pas de nain en costume tenant une pomme dans le monde des rêves tissé par Romain Basset. Pour ce premier long-métrage, le réalisateur place son univers rêvé sous les auspices, avant tout, du terrible « Cauchemar » de Johann Heinrich Füssli, et dans une moindre mesure d’une représentation symbolique freudienne. Pour autant, Romain Basset évite les clichés du genre, et compose avec son directeur de la photographie Vincent Vieillard-Baron un univers mordoré baroque et labyrinthique – quoi de plus normal, lorsqu’on s’est offert son propre minotaure ? Le code des couleurs va permettre, au début, de bien différencier le réel de l’imaginaire, mais les pistes se brouillent bien vite, lorsque ces frontières s’atténuent – la plus grande force du film étant qu’il va bientôt cesser de poser la résolution de cette confusion comme centrale. C’est plus ce qui se joue dans les méandres de ce monde onirique qui prévaut, et c’est l’occasion pour Romain Basset de composer des tableaux parfois tout aussi saisissants que son inspiration picturale. Parfois, également, le réalisateur se perd dans une esthétique façon Laurent Boutonnat un rien datée – mais il lui suffit de replonger dans ses compositions baroques et horrifiques pour retrouver son équilibre.


La Compagnie des chevaux


Romain Basset semble ainsi prendre le terme de baroque dans son sens premier : l’étrangeté, l’irrégularité dérangeante dans un tableau autrement attendu, logique. Sa principale inspiration semble être le Neil Jordan de la Compagnie des loups, qui composait lui aussi des tableaux onirique à l’esthétique léchée, précise – presque trop travaillée. Romain Basset trouve une autre inspiration chez Lucio Fulci, ou dans l’horreur espagnole de Mariona Baino – une inspiration déviante, la capacité à fouiller sous la première signification de l’image pour débusquer quelque chose de plus sombre, de plus étrange. Au fil de son récit, le réalisateur va délaisser les simples contingences narratives qui veulent que tout ait un début, une fin, une raison pour apparaître, préférant donner vie à des tableaux monstrueux, aussi brillants par leur qualité même que par l’illustration qu’ils proposent aux déviances cachées dans les profondeurs des histoires de famille. Nul besoin, donc, de croquemitaine façon Freddy Krueger : les horreurs parmi lesquelles va naviguer la jeune Jessica portent les stigmates d’une folie à la Poe, saisissante par elle-même. Au générique du film, apparaît, étonnant, le logo d’un défunt magazine de cinéma des années 1980, le formidable Starfix : voici donc une nouvelle maison de production qui reprend le nom. Pour autant qu’on puisse en juger, les quatre compères derrière Starfix Productions n’ont pas grand-chose à voir avec le magazine : pour trois d’entre eux, c’est le premier film auquel ils attachent leur nom. Le quatrième, en revanche, apparaît au générique du subtil The Secret de Pascal Laugier : les deux films ont en commun une approche sérieuse et originale du cinéma de genre. De quoi augurer du meilleur.

Critikat.com

Dossier de presse en téléchargement

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Récompense

Horsehead a reçu le Prix de la meilleure photographie au Festival Rojo Sangre de Buenos Aires. Il a également été sélectionné au Fantastic Fest d'Austin (Texas), ainsi qu'au Morbido Film Fest au Mexique.

En anglais dans le texte

Les acteurs du film parlent tous anglais, alors qu'ils sont majoritairement français et que le film l'est également. Romain Basset voulait ainsi internationaliser son film et l'ouvrir à un public plus large, chose réussie puisqu'il sera distribué aux Etats-Unis.

Tournage campagnard

Une partie du tournage a eu lieu dans la demeure du ministre des Finances Michel Sapin, à Argenton-sur-Creuse, qui a immédiatement séduit Romain Basset. Le réalisateur a également posé sa caméra à l'église Saint-Benoît, à la chapelle de la Bonne-Dame, à la Coursière et au centre aquatique du village.

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