Les ponts de Sarajevo

Synopsis

À travers le regard de 13 cinéastes européens, le film explore ce que Sarajevo représente dans l'histoire européenne depuis un siècle et de ce qu'elle incarne dans l'Europe d'aujourd'hui. De générations et d'origines diverses, ces auteurs marquants du cinéma contemporain proposent autant d'écritures et de regards singuliers.

 

Ponts animés

Les treize courts-métrages des Ponts de Sarajevo sont entrecoupés par des séquences animées orchestrées par Luís da Matta Almeida et l'auteur de bande-dessinée belge François Schuiten. Entre chaque volet, des ponts graphiques et animés viennent se mêler aux histoires racontées : "Son concept s'appuie sur les ponts réels de Sarajevo, emblématiques, comme le pont latin où a été assassiné l’archiduc, pour s’ouvrir ensuite sur les métaphores du pont, les liens entre les gens, les époques et les communautés, qui se font et se défont."


Un...omnibus

"Les ponts de Sarajevo" est, en termes techniques, un omnibus; c'est-à-dire un type de film à sketches. Il se compose, généralement, d'une compilation de fragments, séquences, épisodes, courts, souvent réalisés par des cinéastes différents, mais qui traitent tous de la même thématique, qui abordent tous le même objet, la même problématique. 

Le terme est particulièrement employé en cinéma d'animation. À la télévision, un omnibus désigne la diffusion en une seule séance de plusieurs épisodes, ou parties d'épisodes, d'une série.

Critique

De la Première guerre mondiale au siège de Sarajevo en 1992, un siècle d’histoire en treize films courts. Dont un Godard.

 

publié par Léo Soesanto le 15 juillet 2014 à 18h30 sur lesinrocks.com

 

Etudiant, on sécha en examen sur l’énoncé “De Sarajevo à Sarajevo”, terrifié par l’idée de faire entrer près d’un siècle d’histoire en quatre pages sur la capitale bosniaque, berceau et tombeau de l’Europe moderne : de l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand le 28 juin 1914, qui provoqua la Première Guerre mondiale, à son siège (1992-1995) par l’armée serbe.

 

En 2014, Les Ponts de Sarajevo permet à treize cinéastes européens de rendre chacun leur copie sur le même thème commémoratif. Variété de regards et de style, à l’intérêt fluctuant, soit le lot commun de l’omnibus.

 

Les meilleurs moments sont ceux où les voix dominent les images, s’en détachent, qu’elles soient invoquées d’entre les morts (Au gré de nos ombres du Serbe Vladimir Perisic qui fait “parler” Gavrilo Princip, le meurtrier de François-Ferdinand) ou entre le ciel et l’enfer (Little Boy d’Isild Le Besco, minichronique documentaire touchante sur un orphelin de 5 ans lâché dans les rues de Sarajevo). Et c’est encore Godard qui mène les débats, vigie dès l’effritement de la Yougoslavie et interrogeant, comme toujours, les images.

 

Son Pont des soupirs reprend exactement où s’achevait son Je vous salue, Sarajevo (1993) : sur une célèbre photo par Ron Haviv d’un milicien serbe frappant à coups de pied le cadavre d’une civile bosnienne. JLG psalmodie sur l’impossible dilemme du photographe de guerre, pourvoyeur d’images tragiques nécessaires et condamné (?) à ne pouvoir intervenir. Images argentiques à l’appui – quoi d’autre ?

 

Ç’aurait pu être tourné il y a vingt ans, mais ces ruminations en voix off sur cut-up se font dans une nuit si éternelle, celle de l’histoire, qu’elles seront encore opératoires avec ou sans Sarajevo. Et d’un “pas payer, pas payer” répété, il emmêle comme toujours sublime et trivial – le prix d’une photo de guerre pour son sujet, le ton du client ronchon, pas content de payer l’addition carabinée laissée par le genre humain.

La parole aux réalisateurs et producteurs

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