Gravity

Synopsis

Pour sa première expédition à bord d'une navette spatiale, le docteur Ryan Stone, brillante experte en ingénierie médicale, accompagne l'astronaute chevronné Matt Kowalsky. Mais alors qu'il s'agit apparemment d'une banale sortie dans l'espace, une catastrophe se produit. Lorsque la navette est pulvérisée, Stone et Kowalsky se retrouvent totalement seuls, livrés à eux-mêmes dans l'univers. Le silence assourdissant autour d'eux leur indique qu'ils ont perdu tout contact avec la Terre - et la moindre chance d'être sauvés. Peu à peu, ils cèdent à la panique, d'autant plus qu'à chaque respiration, ils consomment un peu plus les quelques réserves d'oxygène qu'il leur reste.

Mais c'est peut-être en s'enfonçant plus loin encore dans l'immensité terrifiante de l'espace qu'ils trouveront le moyen de rentrer sur Terre...

Critiques

Un film unique dans l’Histoire du cinéma. Du jamais vu à voir impérativement sur un très, très grand écran. L’expérience sensorielle la plus aboutie jamais filmée. A la sortie, on envie déjà tous ceux qui vont la vivre pour la première fois.

EcranLarge

Le grand spectacle renoue ici avec des notions primitives de distance et de proximité, de coupe impossible et de plénitude du temps, qui ont toujours constitué le substrat du « réalisme » de l’expression cinématographique.

Cahiers du Cinéma




L'intrigue de ce space-movie haletant se résume à un argument limpide. Brillant ingénieur, le docteur Ryan Stone (Sandra Bullock) effectue sa première expédition dans l'espace. Novice, elle est guidée par Matt Kowalsky (George Clooney), expérimenté et jamais à court d'anecdotes.

Alors que les astronautes sortent pour effectuer une réparation, on les avertit qu'une pluie de débris va s'abattre sur eux. Elle détruit leur navette et brouille toutes les communications avec la NASA. Seuls survivants de l'équipage, Stone et Kowalsky dérivent dans le silence opaque du cosmos. Leurs chances de survie s'amenuisent, à mesure que leur réserve d'oxygène se raréfie.

Deux corps, abandonnés au néant, décrivent une chorégraphie funèbre, dans laquelle la notion même de cadre est abolie. En immersion totale grâce à une 3D splendide, le spectateur dérive, dans le sillage des protagonistes.


Le réalisme des situations doit beaucoup à l'absence de coupes. Laissant la durée s'installer dans des plans-séquences remarquables, Alfonso Cuaron offre au spectateur rien de moins que d'éprouver le temps infini de l'espace. Seul repère tangible dans cette immensité désarmante, le câble qui relie Stone à Kowalsky. Ce lien ombilical qui les unit souligne plus douloureusement encore la déréliction qui est la leur, tandis qu'au loin, la Terre exhibe sa beauté presque suffocante. Réification maternelle, idéal inatteignable pour ces deux orphelins du cosmos, privés de surcroît de leur vaisseau mère.

Gravity est obsédé par ces fétiches féminins. Dans Les Fils de l'homme, les femmes étaient, pour d'obscures raisons, incapables de procréer, ce qui faisait peser sur l'humanité la menace de son extinction. DansGravity, Stone est frappée d'une autre forme de stérilité, morale et affective celle-là, après la mort accidentelle de sa fille. Animée de pulsions nihilistes, elle pourrait accueillir l'espace comme son tombeau. Mais sa volonté de vivre va être éprouvée dans un récit de résistance, magistralement filmé, où les influences se télescopent avec maestria.


PROUESSES VISUELLES

Thriller, survival-movie, space-movie, mélodrame : Gravity est un compendium de genres cinématographiques qui, au lieu de se cannibaliser, s'enrichissent les uns les autres. Influencé par Mission to Mars (2000), de Brian De Palma, autant que par 2001 : l'odyssée de l'espace (1968), de Stanley Kubrick, Alfonso Cuaron les réinvestit d'une manière proprement sidérante. On se souvient de la scène tragique chez De Palma où la longueur insuffisante d'un câble séparait définitivement un couple. Chez Kubrick, les bras mécaniques d'une navette rattrapaient un corps en chute libre qui était finalement rendu au vide intersidéral.

La présence, par ailleurs, de l'acteur Ed Harris au générique – il est la voix de l'expert, basé à Houston –, est un clin d'œil à Abyss (1989), de James Cameron, qui féminisait lui aussi l'entité extraterrestre.


Deuil, perte, couple séparé par la mort, Gravity reprend à son compte ces images traumatisantes dans un film qui multiplie les prouesses visuelles et techniques. Indépendamment de son héritage filmique flamboyant, on pense plus facétieusement à ce passage des aventures de Tintin dans On a marché sur la Lune (Hergé, 1954) où le capitaine Haddock, qui s'est enivré en cachette, quitte la fusée sur un coup de tête pour retourner sur Terre par ses propres moyens. Une référence populaire qui aura peut-être marqué le réalisateur du tout aussi populaire Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban (2004).

Ryan Stone devra, elle, composer avec une série d'avaries pour espérer regagner la planète bleue. Son voyage revisite à rebours l'histoire de l'humanité. De la Lune à la mer, elle se régénère et renaît. Survivante magnifique, hissée tout en haut de l'ivresse d'exister.


Le Monde /  Par 

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