Le Scandale Paradjanov                               ou: La vie tumultueuse d'un artiste soviétique

Synopsis

Une évocation de la vie mouvementée de Sergei Paradjanov, réalisateur soviétique d’avant garde, à la fois poète, plasticien et touche-à-tout opposé à toute forme d’autorité. Auteur de films cultes, dont Les Chevaux de feu et Sayat Nova, son anticonformisme et son désir d’indépendance, dans un pays qui refuse les artistes déviants, lui valent cinq années d'emprisonnement dans les geôles soviétiques. S’il en ressort meurtri, Paradjanov conserve pour autant son indéfectible sens de l'humour, son excentrisme et surtout sa passion pour l’art et la beauté.

Critiques

"Le Scandale Paradjanov" est un joyeux et insolent hommage (...) le film est à la fois sanguin, virevoltant et gracieux.

Transfuge


Paradjanov a droit à une biographie haute en couleurs, inventive et bricolée. Et c’est là l’essentiel.

Critikat


On pense au "cinéma de poésie" de Pasolini, totalement en accord avec cet esprit libre qui vivait dans l'ailleurs des mythes et des icônes.

Positif

Bien au-delà de l'exercice de style, le film-poème qu'ils (les réalisateurs) en tirent est aussi une leçon d'élégance en matière de biographie.

« Paradjanov, tu es magnifique mais insupportable » : tout le personnage du beau film de Serge Avédikian et Olena Fetisova est dans cette phrase que l’épouse du cinéaste soviétique lui adresse au terme d’une journée que l’on suppose marquée des excentricités de l’artiste. Elle ne nous dit pas grand-chose de ce que l’homme Paradjanov a pu être au plus profond de lui-même.

Mais Serge Avédikian, qui a pourtant connu le réalisateur et l’interprète passionnément dans le film, n’a pas cette prétention : c’est bien au personnage que son film se réfère, au sens où Paradjanov avait fait de la mise en scène, excentrique, provocatrice, parfois nébuleuse, un art autant qu’un mode de vie.

Le Monde


Lyrisme pop(ulaire). Reconstitution de la période la plus créative du cinéaste géorgien d’origine arménienne, Sergueï Paradjanov, qui, entre les années 1960 et 1980, inventa un univers surréel s’inspirant des légendes et de l’imagerie populaire des pays où il travailla (Ukraine, Géorgie, Arménie). Le film s’efforce avec pertinence de relier constamment la vie et l’œuvre du cinéaste, sans oublier ses longues années de prison pour dissidence. Le tout d’une façon ludique et charmante. De quoi rendre plus proche et humain ce grand poète du cinéma, incarné de façon brillante par le co-réalisateur Serge Avédikian. Une bonne initiation au travail de Paradjanov, à compléter par la vision de son splendide conte ukrainien, Les Chevaux de feu — un des sommets du cinéma soviétique —, justement réédité.

L`Humanité


«Le Scandale Paradjanov», génie éparpillé

Ecume de la récente vogue de biopics en tout genre ou contingence du calendrier des sorties, voilà que paraît en salles, une semaine seulement après le portrait crépusculaire de Pasolini dépeint par Abel Ferrara (lire Libération du 2 janvier), un nouveau beau tableau des tumultes d’une vie de cinéaste, celle de Sergueï Paradjanov (1924-1990). Une vie de frénésies, de prodiges et de camouflets terribles qui, si elle imprima à l’histoire de son art quelques indépassables éblouissements, ne jouit pas aujourd’hui de la même notoriété qu’à l’heure du retentissement de ses chefs-d’œuvre (les Chevaux de feu et Sayat Nova en tête), ni tout à fait de la postérité, par exemple, d’un Pasolini, pourtant pas plus grand cinéaste que lui.


Irrévérence. La faute surtout à une carrière longtemps empêchée par l’hostilité des autorités soviétiques (né en Géorgie de parents d’origine arménienne, Sergueï Paradjanov a étudié à Moscou et commencé sa carrière en Ukraine, à la fin des années 50). Bien que déjà célébré en grand auteur dans les festivals occidentaux pour ses faits d’armes poétiques, il fit l’objet de diverses enquêtes insidieuses et accusations - notamment d’homosexualité, de nationalisme, de trafic d’icônes -, qui conduisirent en 1973 à sa condamnation à cinq ans de prison et de travaux forcés, puis à l’entrave et la brisure des élans de son inspiration si singulière, d’un lyrisme et un anticonformisme affolants.


C’est ce que relate, sur le mode d’une fiction dispersée, le Scandale Paradjanov, cosigné par la documentariste ukrainienne Olena Fetisova et Serge Avédikian, acteur, réalisateur et metteur en scène français d’origine arménienne, dont il s’agit du premier long métrage de fiction. De Paradjanov, dont sont ici dépeints surtout les tournages et les démêlés politiques, le film ventile un portrait en artiste à l’irrévérence bouffonne, toujours raffermi dans la certitude de son génie par les vexations reçues du pouvoir. Le tremblé de ses formes hétérogènes, sans cesse changeantes, qui s’irriguent tant du cinéma muet que de fulgurants recours à l’incrustation, est là pour mieux délirer et restituer ainsi la subjectivité et les proliférations d’une créativité en perpétuelle surchauffe.


Car, pour avoir été réduit à l’état de génie clochardisé et à défaut de tourner autant qu’il l’eût désiré, Paradjanov déporta le caractère exalté et les divagations de son inspiration férue de collages sur un considérable corpus graphique et sa vie même, élevant par exemple la mise en scène d’une entrevue avec un fan européen venu à sa rencontre (un certain Marcello Mastroianni) au rang de morceau de bravoure pitre et provocant.


Ferveur. Serge Avédikian prête lui-même ses traits à Paradjanov, qu’il a bien connu pour l’avoir rencontré à Tbilissi en 1983 alors qu’il venait lui porter les cadeaux d’un autre de ses admirateurs européens, Yves Saint Laurent. Loin d’être anecdotique, cette présence ubiquitaire de part et d’autre de la caméra - à la fois coréalisateur appliqué et corps dévoué à figurer la ferveur géniale de l’idole disparue - alimente le sentiment surnaturel que quelque chose de l’ordre d’un dialogue se noue et circule ici entre le portrait et son sujet, comme si le Paradjanov qui nous est présenté à l’écran à l’état de mémoire fictionnée dirigeait à la fois ses films et un peu de celui qui lui est consacré.


Libération / Par Julien GESTER

Acteur et réalisateur

Serge Avedikian devait au départ "seulement" interpréter le cinéaste Paradjanov, mais suite à l'obtention de la Palme d'Or à Cannes en 2010, pour son court-métrage Chienne d'histoire, la production lui a demandé de devenir le réalisateur du film.

Si Serge Avedikian a accepté de jouer et de réaliser Le Scandale Paradjanov, c'est parce qu'il connaissait relativement bien Sergueï Paradjanov. En effet, ils se sont rencontrés à Tbilissi en Géorgie en 1983, puis à Erevan en Arménie et à Paris entre 1988 et 1991 (année du décès du réalisateur Paradjanov).

Dossier de presse en téléchargement

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