Ana Arabia

Synopsis

Filmé en un seul plan-séquence en mouvement, Ana Arabia capte un moment de la vie d’une petite communauté de réprouvés, juifs et arabes, qui cohabitent dans une enclave oubliée à la frontière entre Jaffa et Bat Yam, en Israël. Un jour, Yael, une jeune journaliste, leur rend visite. Dans leurs abris délabrés, dans un verger rempli de citronniers et entouré de HLM, elle découvre une galerie de personnages aussi éloignés que possible des clichés habituels sur la région. Yael croit avoir découvert une mine d’or. Elle en oublie son travail. Les visages et les mots de Youssef et Miriam, Sarah et Walid, de leurs voisins et amis, lui parlent également de sa propre vie, de ses rêves, ses espoirs, ses histoires d’amour, ses désirs et désillusions. Leur rapport au temps est différent de celui de la ville qui les entoure. Dans ce lieu bricolé et fragile, la coexistence est possible. Une métaphore universelle.

Critiques

“Ana Arabia”, un message d’espoir

(..)Politiquement, émotionnellement, l’histoire de cette femme est évidemment bouleversante. Gitaï ajoute une nouvelle pierre à l’édifice cinématographique cohérent qu’il construit de film en film – en bon architecte et fils d’architecte qu’il est – où la possibilité d’une paix ou d’une vie pacifiée entre les Juifs et les Arabes demeure le grand leitmotiv. Sans jamais gommer les difficultés, donc sans aucun angélisme, sans méconnaître les efforts qu’il faudra accomplir un jour pour guérir les blessures du passé (et celles du présent, puisque le film, présenté à Venise en septembre dernier, sort au moment où la crise est à nouveau à son paroxysme entre Palestiniens et Israéliens), c’est encore une fois un message d’espoir que veut transmettre le cinéaste israélien : la vie est possible ensemble.

 

 

Les Inrockuptibles

 

Ana Arabia (« Moi, l'Arabe ») n'est qu'un mouvement ininterrompu de quatre-vingt-une minutes qui se déploie dans un petit quartier de Jaffa, non loin de Tel-Aviv, une sorte d'enclave, cernée par des immeubles modernes et impersonnels, qu'on entrevoit à la fin. Y survivent quelques fantômes, que le réalisateur suit à la trace, avant qu'ils ne disparaissent tout à fait... Quatre-vingt-une minutes de travelling ! On imagine la tension des techniciens et des comédiens : devoir éviter, à chaque instant, le faux pas, le balbutiement qui les obligerait à tout reprendre depuis le début. « Il y eut dix prises, dit Amos Gitai, et une seule totalement réussie : la dernière... »

 

Ce faisant, il ne se livre pas à un simple — enfin, très compliqué — exercice de style. La caméra qui s'infiltre, ainsi, dans les lieux et zigzague entre les êtres reflète la démarche, hésitante et fascinée, d'une jeune (et belle) journaliste. Venue relater un fait divers (la mort d'une musulmane d'origine juive, née à Auschwitz), elle découvre des bribes de vie, des souvenirs épars : les histoires d'amour et de souffrance vécues par des couples arabo-juifs. Le réalisateur n'idéalise pas le passé : il en montre, au contraire, les peines et les douleurs. Mais il rend un hommage vibrant aux femmes qui, au nom de sentiments qui leur servaient d'idéal, et au-delà des rebuffades et des haines, croyaient à une entente possible. Si, à l'avenir, un espoir renaissait, il serait entre leurs mains.

 Pierre Murat

 

Télérama / par Pierre Murat

Des prises de vue uniques

"Durant longtemps j’ai aimé utiliser le plan-séquence pour relier les fragments et les contradictions, je me suis fixé un objectif bien plus ambitieux pour Ana Arabia : faire un film entier (81 minutes) en une seule séquence non coupée. La continuité et le rythme englobent ces fragments et ces personnages."

"Nous avons été obligé d’avoir un disque dur externe tenu par l’assistant qui devait se tenir derrière le steadycam. Si vous aviez été sur le tournage, vous auriez pu voir un groupe de techniciens et d’assistants courir les uns derrière les autres afin de ne pas entrer dans le cadre, la caméra étant tout le temps en mouvement", explique Gitaï.

Dossier de presse en téléchargement

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