Portraits de voyage

Informations générales

Portraits de voyages, la série d’animation de Bastien Dubois, est une adaptation de son court métrage à succèsMadagascar, carnet de voyage, nommé aux Oscars en 2011.
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Bastien Dubois

(France, 2013, 20x3mn)

Coproduction : ARTE France, Sacrebleu Productions


Entretien avec le réalisateur

Bastien Dubois répond aux questions d'ARTE Magazine

Vingt épisodes, vingt pays. La nouvelle série d’animation d’Arte propose un tour du monde subjectif et haut en couleurs, tissé de rencontres et d’histoires originales. Portraits de voyages est aussi un défi technique mixant la motion capture, la peinture et l’esthétique du carnet de voyage. Rencontre avec son réalisateur-baroudeur, Bastien Dubois. 



  • Comment est née l’idée d’adapter votre court-métrage Madagascar, carnets de voyage, sélectionné aux Oscars 2011 ?
Bastien Dubois : Pour mon entourage professionnel, c’était assez logique. Tout le monde pensait que mon court-métrage était déclinable en épisodes. Pas moi : pour Madagascar, j’ai passé deux ans à produire douze minutes. Je ne me voyais pas passer autant de temps pour chaque épisode ! Mais je restais avec cette idée née après des études de dessin graphique et d’animation : il est plus novateur de créer des carnets de voyage en film qu’en livre. Je n’oublie pas celui qui m’a le plus influencé : Antoine de Maximy et sa série télévisée J’irai dormir chez vous. Mais je suis aussi admiratif des tous les voyageurs carnetistes, comme Benjamin Flao qui a participé à la série. J’ai donc commencé à chercher des solutions de production plus efficaces : des formes plus courtes et des techniques différentes, comme la motion capture [technique de filmage qui permet la captation très précises des mouvements du corps pour une restitution en 3D]. Arte est venue nous voir en nous demandant «Avez-vous pensé à faire votre film en série ?». Le dossier était déjà prêt ! Nous avons gardé le même esprit, la même écriture, la même approche graphique. Seule la narration est plus courte.

  • Comment avez-vous choisi les histoires, les pays ?
Je me suis basé sur des histoires vécues pendant mes précédents voyages ou racontées par mes proches. Il me restait, avec ces scénarios préécrits, à trouver des acteurs pour les rejouer. Un peu comme Madagascar où ceux qui font les voix ne sont pas ceux que j’ai rencontrés sur place. J’ai cherché sur Paris des gens originaires des pays choisis. Ils me racontaient des souvenirs qui se révélaient parfois plus intéressants que ce que je leur proposais de rejouer. Ce sont leurs histoires que je gardais ! Nous avons voulu avoir un panel de thématiques très différentes, en favorisant l’émotion, le sens de la tchatche. Pour les illustrations et les décors, j’ai utilisé les photos que les interviewés me fournissaient : leur famille, leur maison ou les vidéos qu’ils m’envoyaient. J’ai complété ma documentation avec Internet. 

  • Comment avez-vous relevé le défi technique de l’animation ?
Ce qui a rendu le projet réalisable, c’est la motion capture. On a travaillé vingt fois plus vite que pour Madagascar. Nous avions même pour nos acteurs des lunettes spéciales : une mini-caméra accrochée sur une monture sans verre et dirigée vers les pupilles. Elle permet de suivre le mouvement des yeux. Nous avons ainsi capté toute l’expressivité de la vie… Résultat, pour notre 3D, même les globes oculaires bougent ! Nos peintres ont ensuite appliqué leurs peintures sur la 3D pour créer les environnements, les villes, etc…
Jamais je n’aurais imaginé atteindre autant d’expressivité. Les personnages prennent littéralement vie. La contrainte technique est devenue un atout... 

  • Au moins autant que des portraits de pays, la série est une collection de rencontres…
Chaque épisode est basé sur un dialogue, une interview. Nous nous sommes posé la question de la voix off, mais je voulais vraiment que l’humain soit au centre. Au final, ce que nous produisons est plus un voyage dans l’histoire des gens, de leur parole, que dans leur pays. Je ne cherche pas à raconter le réel, je ne fais pas du documentaire d’investigation. Nous sommes plus dans l’ordre du ressenti. Avec l’animation et notre style «carnets de voyage», nous essayons de faire rêver le public, de créer un moment de magie. Par exemple, les visages sont pour moi comme des paysages. Nous essayons aussi de donner aux gens l’envie de briser les frontières, de se parler. Quand on voyage, rien n’égale les rencontres, non ? 

Propos recueillis par Pascal Mouneyres


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