Laura

Synopsis

Qui a tué Laura Hunt, une ravissante jeune femme qui doit une partie de sa notoriété au chroniqueur Waldo Lydecker ? L'inspecteur Mark McPherson mène l'enquête et interroge notamment Lydecker, qui considère Laura non seulement comme sa création, mais aussi comme un être lui appartenant..

Critiques

Le summum du film noir et, surtout, une magistrale illustration de l'ambiguïté des rapports humains.[...] Preminger signe ici un film dont on ne se lasse pas, qui se bonifie à chaque vision. Un chef-d'oeuvre d'une extrême richesse, plein d'ambiguïtés, d'un noir bien plus pathétique, dépravé et diabolique qu'un classique mystery picture.

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Laura d'Otto Preminger mélange habilement le drame passionnel et le film policier. Tiré d'un roman de Vera Caspary, Laura est le film noir par excellence.

 

L'intrigue tourne donc autour de la mort de Laura. L'originalité du film de Preminger c'est de nous présenter une personne morte. Ainsi, par la biais de l'enquête, l'on va apprendre à connaître cette jeune femme à la beauté fascinante. En effet, nous faisons connaissance avec Laura grâce un tableau où son visage sera fixé pour l'éternité. En nous présentant de cette manière Laura, Otto Preminger crée une image quasi fantomatique de son héroine. Otto Preminger va jusqu'à faire dire à Laura : "Je ne suis pas un fantôme". Ainsi, Laura est aussi présente lorsqu'elle apparaît à l'écran que lorsqu'elle n'y est pas. Cet aspect fantomatique du film apparaît comme un choix délibéré puisque le film s'ouvre sur "I shall never forget the week-end Laura died" prononcée par Waldo Lydecker, personnage qui décède lors du récit qu'il raconte.

 

Le personnage de Laura est l'un des points forts du film notamment grâce à l'interprétation exceptionnelle de Gene Tierney. Laura apparaît comme une femme moderne (elle travaille dans la publicité, elle est donc indépendante), comme une femme fatale dont personne ne peut toucher le cœur. A ce propos, Otto Preminger déclarait :"Ce qui m'intéressait, c'était de révéler au travers de cette histoire située dans un milieu, disons décadent, l'impossibilité de cerner une femme et le mystère qui s'attache à elle." Il a bien réussi.

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Odissée du Cinema . fr

 

 

Ce film mythique aurait aussi pu s'appeler L'Aura. Entièrement bâti sur la présence/absence de Gene Tierney, il contemple les ravages provoqués par cette beauté fatale, fantomatique et charnelle, donnant prise à tout délire imaginaire et donc à toute suspicion. Limpide, presque aveuglante, la passion du détective pour Laura est le seul élément de certitude de cette intrigue policière. Son enquête sert plus à éclaircir la nature de ses sentiments qu'à résoudre l'énigme criminelle. Engoncé dans son imperméable, il va jusqu'à prendre la place de la jeune femme au cours de troublantes reconstitutions.

 

A l'époque, Hollywood était très friand de ces histoires d'amour improbables, nées du fantasme d'hommes ordinaires pour des femmes inaccessibles, entrevues sur des tableaux : Fritz Lang en fit le thème central de La Femme au portrait, tout comme Hitch­cock dans Rebecca. Bercée par une rengaine jazz (que le compositeur David Raksin écrivit dans les larmes, juste après avoir lu la lettre de rupture de sa femme), Laura reste la plus belle...

Télérama 

Une genèse mouvementée

La genèse de Laura fut particulièrement mouvementée. Après une longue mise au ban d'Hollywood, conséquence d'un profond conflit avec le producteur Darryl F. Zanuck, Otto Preminger décide d'adapter le roman de Vera Caspary. Le temps est venu pour lui de mettre en œuvre son projet : Zanuck parti à l'armée, il est en effet revenu à la Fox avec l'accord de William Goetz, l'assistant du producteur. Mais le retour de Zanuck change la donne : celui-ci accuse Goetz de trahison et n'autorise la production de Laura qu'à la condition que Preminger ne soit pas derrière la caméra.

 

Otto Preminger débute l'écriture du scénario de Laura qui, surprise, plaît énormément à Zanuck. Nanti d'un budget amélioré, le long métrage se cherche maintenant un réalisateur : John Brahm (Jack l'Eventreur) et Lewis Milestone (L'Inconnu de Las Vegas) refusent l'offre, et c'est finalement Rouben Mamoulian qui est choisi par Zanuck. Les rushes sont catastrophiques aux yeux de ce dernier. Au pied du mur, presque à contrecœur, il se résout à confier les rênes du projet à Preminger, qui impose ses idées, reprenant le tournage à zéro et éliminant tous les plans tournés par Mamoulian. Un scénario rocambolesque qui allait révéler un cinéaste et donner naissance à un chef d’œuvre du septième art...

Un Oscar en 1945

En 1945, Laura remporte l'Oscar de la Meilleure photographie, attribué à Joseph LaShelle. Le long métrage était nommé dans cinq catégories, les autres étant Meilleur réalisateur pour Otto Preminger, Meilleur scénario, Meilleur acteur dans un second rôle pour Clifton Webb et Meilleurs décors.

Conférence à la Cinémathèque

Voici le lien pour visionner une conférence donnée par Axelle Ropert à la Cinémathèque Française en 2012 sur le thème " Preminger: cinéaste odieux, cinéaste sublime".

 

http://www.cinematheque.fr/fr/dans-salles/rencontres-conferences/espace-videos/preminger-cineaste-odieux-cineaste-sublime,v,610.html

Une musique de légende

Le thème musical de Laura est l'un des plus célèbres de l'histoire du septième art. Il fut notamment interprété par Charlie Parker et Frank Sinatra.

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