Concerning Violence

Synopsis

"Le colonialisme n’est pas une machine à penser, n’est pas un corps doué de raison. Il est la violence à l’état de nature et ne peut s’incliner que devant une plus grande violence" -  Franz Fanon, Les Damnés de la Terre, 1961.

Au travers des textes de Fanon, Concerning Violence met en image des archives et plusieurs entretiens, retraçant ainsi l’histoire des peuples africains et de leurs luttes pour la liberté et l’indépendance.

La modernité du parti pris esthétique de Concerning Violence offre au public une nouvelle analyse des mécanismes du colonialisme, permettant ainsi une autre lecture des origines des conflits actuels.

Critiques

En choisissant de faire entendre et même lire (...) des extraits des Damnés de la Terre, de Frantz Fanon, le cinéaste fait des images exhumées les illustrations parfaites et glaçantes de cet essai de référence écrit en 1960.

Télérama

A l’instar des écrits de Fanon, qui s’est toujours soigneusement gardé du piège de la prophétie, le film produit une multitude d’échos à une actualité brûlante.

Libération



Il serait dommage de passer à côté de Concerning Violence, nouveau montage d'archives, après The Black Power Mixtape 1967-1975 (2011), du Suédois touche-à-tout Göran Hugo Olsson, au sujet cette fois des guerres de décolonisation en Afrique (Rhodésie, Libéria, Mozambique, Guinée-Bissau, Burkina-Faso), compilant d'inestimables et saisissantes images issues de la télévision suédoise des années 1960 aux années 1980, d'une nécessité documentaire, d'une conscience historique et, il faut bien le dire, d'une densité esthétique devenues rares dans le cirque de l'information contemporaine.


Evacuons d'emblée ce qui fâche. Le film, construit sur l'essai Les Damnés de la terre, du psychiatre Frantz Fanon (1925-1961) – ouvrage qui déconstruisit avec une clairvoyance décapante les mécanismes de la colonisation et théorisa la circularité de la violence – a l'idée louable d'en restituer la lettre par une lecture d'extraits en voix off (à travers leflow habité de la chanteuse Lauryn Hill). Mais pourquoi diable inscrire le texte à l'écran, simultanément à sa récitation ? Didactisme redondant, qui dénote une volonté d'imprimer son message sur le dos des images. Passons.


Un témoignage de première main

Il faut en revanche admirer le travail des opérateurs suédois qui, sur le front des grèves, des guérillas, des manifestations, des chantiers, mais aussi dans les riches villas des Afrikaners, firent véritablement œuvre de cinéastes, et pas des moindres (oui, ce fut aussi ça, la télévision). Leurs documents filmés révèlent de manière particulièrement frappante les liens d'asservissement, d'exploitation, de discrimination entre colons et indigènes, et offrent un témoignage de première main sur les formes de luttes qui les ont opposés. L'agencement concis et intelligent qu'en tire Olsson, pertinemment chapitré, dessine étape après étape l'effort de décolonisation comme une désintoxication commune de l'oppresseur et de l'opprimé.


Nombre d’images s'imposent durablement : ces militaires portugais qui, d’un hélicoptère en vol, abattent des vaches inoffensives (métaphore de la force aveugle) ; cet assaut nocturne des rebelles rhodésiens où les tirs éclatent en gerbes lumineuses dans l'obscurité ; un rituel de danse indigène où le Blanc est figuré par un masque grotesque ; la parole du président Sankara qui, peu après, sera assassiné lors d’un coup d'Etat ; enfin, cette Mozambicaine au bras coupé qui, de l'autre, allaite son nourrisson, comme une transfiguration passagère de la Vénus de Milo. Images dont la nécessité parfois brutale se confond, il faut bien le dire, avec l’essence de la splendeur cinématographique.


Pour un nouvel ordre économique mondial

Concerning Violence nous invite à ne plus penser la décolonisation comme un processus achevé dans le temps historique, mais comme le terme d'un rapport perpétuel à la domination qui, non seulement, expliquerait presque toute la géopolitique actuelle, mais se diffracterait dans l'espace social et ce jusque dans la sphère intime – ainsi que le rappelle en préambule la philosophe Gayatri Chakravorty Spivak en élargissant la question aux inégalités homme-femme. Hypothèse audacieuse et stimulante, que sert avec une habile dialectique le regard d'Olsson, militant évidemment pour un nouvel ordre économique mondial.

Dommage, malgré tout, que le film, parti d'un texte en français et d'archives scandinaves, se soit lui-même laissé coloniser par la langue anglaise et la caution people (Lauryn Hill), pour les « besoins » finalement très terre-à-terre de l'exportation.

Le Monde / Par Mathieu Macheret

Des cinéastes suédois impliqués

En pleine Guerre Froide, les cinéastes suédois radicaux se sentaient concernés par les luttes anti-impérialistes et socialistes qui pouvaient naître à travers le monde et plus particulièrement en Afrique. C’est avec leurs films, récemment retrouvés dans les archives de la télévision suédoise, que le réalisateur Göran Hugo Olsson créa une narration visuelle des guerres d’indépendance au Mozambique et en Angola. 

Inspirations littéraires

Concerning Violence puise ses sources dans "Les Damnés de la Terre", un ouvrage de Frantz Fanon, homme de lettres originaire des Antilles françaises et pionnier de la littérature afro-antillaise. Publié en 1961, le livre est une analyse minutieuse des violences qui ont accompagné la décolonisation de l'Afrique et des diverses conséquences qui en ont découlé. "Les Damnés de la Terre" a été préfacé par Jean-Paul Sartre et a influencé plusieurs générations d'écrivains africains. Fanon est malheureusement décédé peu avant la publication de son oeuvre.

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