A la recherche de Vivian Maier

Synopsis

L'incroyable histoire d'une inconnue, reconnue aujourd'hui comme l'une des plus grandes Street Photographers du 20ème siècle. Née à New York, d'une mère française, avant de résider à Chicago, Vivian Maier était inséparable de son Rolleiflex et prit tout au long de son existence plus de 100 000 photographies sans jamais les montrer. En 2007, John Maloof met par hasard la main ces photos cachées dans un garde-meuble et n'a depuis cessé de mettre en lumière le regard hors du commun de cette femme sur le monde.

Regearder ses photos

John Maloof, un des réalisateurs du documentaire, ainsi que principal collectionneur des travaux de Vivian Maier, a crée un site Internet officiel dans lequel il nous est posible de visionner certaines des photos de l'artiste, recueillies en différents portfolios.

 

En cliquant ici: PHOTOS VIVIAN MAIER

Entretien avec les réalisateurs

La photographe Vivian Maier, entre mystère et surexposition (Télérama)

 

CINÉMA | Charlie Siskel, coréalisateur d'“A la recherche de Vivian Maier”, revient sur les questions que posent la mise au jour de la vie et l'exploitation de l'œuvre d'une artiste qui avait fait le choix de l'anonymat.

 

Le 02/07/2014 à 17h00

Frédéric Strauss

 

Lien à l'article original

 

Etait-il délicat de faire un film sur quelqu’un d’aussi secret que Vivan Maier ?

Oui, cela oblige à se demander ce que cela représente d’entrer dans une vie qui se voulait si protégée. C’est un questionnement qui nous a toujours accompagnés, John Maloof et moi, même une fois prise la décision de montrer le travail de Vivian Maier. On a découvert, comme on le voit dans le film, qu’elle n’était peut-être pas si secrète que ça, qu’elle avait conscience de sa valeur en tant que photographe et qu’elle a pu avoir l’idée d’exposer ses photos, même si cela ne s’est pas fait.

 

Est-il possible de savoir de façon certaine la vérité sur Vivian Maier ?

En tant que cinéaste, et en tant que spectateur aussi, on doit garder un œil critique sur tout ce qu’on découvre la concernant : nous écoutons ceux qui l’ont connue, et qui ont souvent été ses employeurs, les liens sont complexes, la vérité n’est pas forcément là tout le temps. D’ailleurs, on voit dans le film que des gens se contredisent. Quelqu’un dit que l’accent français de Vivian Meier était faux, quelqu’un d’autre dit que c’était un véritable accent français. Quelqu’un dit qu’elle faisait poser les gens dans la rue, quelqu’un d’autre affirme qu’elle prenait les photos sans rien demander. Il faut suivre cela un peu comme si l’on était dans un jury, pendant un procès, se forger sa propre conviction.

 

Le fait que sa situation ait été si atypique – nourrice et grande photographe – a-t-il pu engendrer un préjugé contre elle, en tout cas une difficulté à la comprendre ?

Il y avait assurément, du vivant de Vivian Meier, un préjugé contre les femmes artistes. Les barrières entourant le monde de l’art étaient plus difficiles à franchir pour elles. Mais aujourd’hui, je ne crois pas que Vivian soit plus difficilement considérée comme une artiste parce qu’elle était une femme et travaillait comme nourrice. Elle n’était pas une nourrice à qui il arrivait de prendre de belles photos, mais une grande photographe qui avait choisi ce métier de nourrice parce qu’il lui permettait de sortir dans la rue, de regarder le monde et de le photographier.

 

Comment avez-vous réagi en découvrant qu’elle avait sans doute maltraité certains enfants dont elle avait la charge ?

C’était troublant. Mais on ne sait pas exactement ce qui s’est passé. Là encore, c’est à chacun de décider jusqu’où va cette vérité, dont nous n’avons que certains indices. Bien sûr, si j’avais estimé que cette image d’une Vivian Meier parfois difficile avec les enfants était complètement fausse et fabriquée, je n’y aurais en aucun cas donné accès à travers ce film. Je reconnais donc clairement une réalité mais je ne peux la cerner totalement. Il faut souligner que les enfants dont elle s’est occupée, y compris la femme qui a vécu à cause d’elle des moments spécialement durs, sont tous très loin de garder un ressentiment absolu. L’impression générale que j’ai eue, et qui je l’espère passe dans le film, est que Vivian a, de toute façon, laissé un souvenir tendre aux enfants dont elle s’est occupée. Elle les a aidés et a rendu leur vie meilleure. Les défauts de Vivian ne peuvent éclipser son art, ni même la personne qu’elle était par ailleurs. Vivian était une femme sociable, spirituelle, cultivée, elle allait beaucoup au cinéma, elle était bavarde, elle avait une compréhension intuitive des gens, cela se voit à travers ses photos. Elle était sans aucun doute une personne fascinante et on ne peut que regretter de ne pas l’avoir rencontrée.

 

L’argent que rapportent les photos de Vivian Maier était-il un autre aspect délicat à aborder ?

Absolument. C’est une des choses les plus regrettables, que Vivian n’ait jamais eu les retombées de son travail pendant sa vie. Elle se souciait sans doute peu de la gloire mais elle aurait apprécié la reconnaissance des autres artistes, et l’argent l’aurait aidée. Ses photos inspirent aujourd’hui les gens et captivent les photographes. L’histoire ne se termine donc pas de manière tragique mais, au contraire, par une forme de rédemption. Vendre des tirages est ce qui permet de faire connaître le travail de Vivian, comme nous l’expliquons dans le film. Beaucoup de photos restent à découvrir, à développer, et pour cela il faut vendre de nouveaux tirages. John Maloof a choisi de travailler avec la Galerie Howard Greenberg, qui est la première internationalement dans le domaine de la photographie de rue, pour que les photos de Vivian soient entourées des meilleurs soins. Cela a un coût aussi puisque la galerie prend la moitié des ventes. Mais on ne parle pas de baskets Nike ! La vente des photos, c’est un petit monde. Enfin, nous avons créé une bourse d’études Vivian Meier, qui aidera chaque année une étudiante, une jeune femme donc, à la School of the Art Institute de Chicago. Cela fera désormais partie de l’héritage de Vivian. Là encore, qui peut dire si elle aurait approuvé cette démarche ? J’aime penser que oui.

Nos documents en téléchargement

Document de présentation du dispositif LE DOCUMENTAIRE DU MOIS
TRACT A6 Vivian Maier.pdf
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QUELQUES PISTES DE REFLEXION
vivian maier A4.pdf
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