Citizenfour 

Synopsis

En 2013, Edward Snowden révèle des documents secret-défense en provenance de la NSA, déclenchant l'un des plus grands séismes politique aux États-Unis. Sous le nom le code "Citizenfour", il contacte la documentariste américaine Laura Poitras, qui part le rejoindre à Hong Kong et réalise en temps réel CITIZENFOUR, un document historique unique et un portrait intime d'Edward Snowden.

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Critiques

Sans jamais quitter le huis clos de la chambre d'hôtel, Laura Poitras suit le passage de l'ombre à la lumière de leur fils spirituel. Elle guette son regard qui, par moments, se perd. (...) Elle fait surtout de son film, qui vient de remporter l'oscar du documentaire, un suspense extra.

Télérama

Au-delà du portrait qu'il dresse de l'informaticien, le film est un appel à la lutte pour la démocratie.

DirectMatin

Techno-thriller en chambre, coulisses d'un scoop mondiale et portrait d'un “lanceur d'alerte”, le film de Laura Poitras esquisse le tableau vertigineux d'un monde livré à une surveillance et à une paranoïa globalisées.

Les Fiches du Cinéma



La documentariste Laura Poitras a suivi Edward Snowden pendant et après les révélations d’espionnage massif par la NSA, l’Agence nationale de sécurité américaine.


Le mail, daté de janvier 2013, envahit l’écran, lettres blanches sur fond noir : «Vous me demandez pourquoi je vous ai choisie. Je ne vous ai pas choisie. Vous l’avez fait.» «Vous», c’est Laura Poitras, auteure notamment de My Country, My Country, un film sur la vie en Irak sous occupation américaine. C’était en 2006. Depuis, la documentariste américaine a été interrogée des dizaines de fois dans des aéroports. A plusieurs reprises, son matériel a été confisqué. Ce message lui parvient alors qu’elle travaille sur la surveillance des communications mise en place par la NSA, l’Agence nationale de sécurité des Etats-Unis. L’expéditeur signe «Citizen Four» : «four» comme le quatrième amendement de la Constitution américaine, censé protéger les citoyens contre les intrusions arbitraires dans leur vie privée.


Le mystérieux correspondant se dit justement en possession de documents qui prouvent l’étendue de la collecte de données personnelles pratiquée dans le plus grand secret par l’agence de renseignement, pour laquelle il travaille comme consultant. Dans quelques mois, le monde entier connaîtra son nom, son visage : Edward Snowden, 30 ans à peine, fines lunettes et menton mangé d’une barbiche.


Emotion. Le cœur de Citizenfour, film qui a reçu l’oscar 2015 du meilleur documentaire, ce sont ces journées de juin 2013 durant lesquelles le lanceur d’alerte détaille à Laura Poitras, au journaliste politique Glenn Greenwald et à Ewen MacAskill du Guardian les programmes de renseignement électronique déployés par la NSA et par le GCHQ, son homologue britannique. Dans le huis clos d’une chambre d’hôtel de Hongkong, la caméra, précise et empathique, scrute les protagonistes. A commencer bien sûr par Snowden lui-même - sa détermination calme, mais aussi ses cernes qui se creusent au fil des jours, ou l’émotion qui le saisit lors d’une conversation en ligne avec sa petite amie, qui ignore tout de ce qui est en train de se jouer.


Au-delà du tableau de l’espionnage de masse - d’une ampleur stupéfiante - pratiqué par les Etats-Unis et leurs proches alliés, déjà étayé par plus d’un an et demi de révélations en cascade, la réussite de Citizenfour tient dans sa capacité à capter, au plus près de son personnage, un morceau d’histoire en train de s’écrire. Dans une scène saisissante, alors que Snowden, qui s’apprête à fuir, tente d’aplatir ses mèches rebelles à l’aide d’un gel capillaire, son visage envahit l’écran du téléviseur. Dehors, le séisme politique est en cours.


La crainte sourde d’être épié est palpable à chaque instant - dans un mot de passe tapé sous le couvert d’un tissu rouge, ou dans un long moment de tension lorsqu’une alarme résonne, trois fois de suite, dans les couloirs de l’hôtel. Elle le sera aussi un an plus tard à Moscou, où l’ex-consultant a trouvé refuge, lors d’une conversation avec Greenwald émaillée de griffonnages sur papier, à l’abri d’éventuels micros. Pour l’heure, le jeune homme regarde le ciel de Hongkong, avant de confier : «Ne pas savoir ce qui va se passer dans les jours, les heures, les semaines qui viennent, c’est effrayant mais, en même temps, c’est libérateur.»


Indiscernable. «Qu’est-ce que la surveillance, sinon le contrôle ?» lancera en septembre 2013 au Parlement européen Jacob Appelbaum, expert et «hacktiviste» mobilisé sur l’analyse des documents transmis par le lanceur d’alerte. Ce dispositif de surveillance, de contrôle et de prévision, dont il fut l’un des rouages et qu’il a décidé, quel qu’en soit le prix, de rendre public, Edward Snowden ne s’en extrait jamais aussi radicalement qu’au moment où son propre avenir lui est indiscernable. Où tous les possibles - même les pires - lui semblent ouverts. Chronique des origines d’un scandale planétaire, exposé minutieux des ressorts d’une machine à espionner devenue folle, Citizenfour est aussi et surtout le récit d’une rupture, et d’une émancipation. Une échappée.

Libération / Par Amaelle GUITON




Citizenfour n’est pas un documentaire sur la NSA, pas un documentaire sur Edward Snowden, mais plutôt le témoignage d’une journaliste et réalisatrice sur la liberté d’expression. Si Laura Poitras a réalisé Citizenfour, c’est d’abord la faute de la NSA : après avoir réalisé deux documentaires, sur l’occupation américaine en Irak (My Country, My Country, 2006) et Guantanamo (The Oath, 2010), elle s’est retrouvée régulièrement arrêtée aux frontières par le gouvernement américain, sans motif particulier – elle le précise au début de Citizenfour. Le document dérive donc plus d’une expérience personnelle de la surveillance que d’une volonté d’explication détaillée du système de surveillance massif mis en place avec le gouvernement américain. Autre implication directe : en janvier 2013, Poitras reçoit des mails signés par « Citizenfour », assurant qu’il détient des informations susceptibles de créer un scandale mondial. Laura Poitras ouvre son documentaire sur sa propre lecture, en voix off, d’un mail que le fameux et encore secret « Citizenfour » lui a envoyé. L’angle personnel choisi par la réalisatrice est clair, et il sera remotivé tout au long du documentaire, avec la lecture ou l’affichage à l’écran de ses échanges avec les principaux protagonistes de son film, Edward Snowden et le journaliste du Guardian Glenn Greenwald, à l’origine des révélations publiques de l’affaire NSA. Il est par ailleurs parfaitement pertinent : My Country, My Country et The Oath s’intéressaient aux choix de politique étrangère faits après le 11-Septembre par les États-Unis, Citizenfour se centre sur le traitement des citoyens américains par le pays, dont Poitras fait cette fois directement partie.


Entrevue entre nous


Bien entendu, la surveillance de masse mise en place par la NSA, avec la coopération des services de renseignements étrangers et des acteurs privés de la communication moderne (Apple, Google, Yahoo, Hotmail, mais aussi des opérateurs téléphoniques), sera détaillée, mais Poitras laisse cette tâche aux quelques images médiatiques qu’elle inclut dans son film, pratiques, car concises. La plupart du temps, la réalisatrice se consacre aux images de Snowden, retrouvé dans une chambre d’hôtel de Hong Kong, déjà en fuite avant même d’avoir fait ses révélations. Le visage du jeune homme est désormais mondialement connu, mais les images de la rencontre captées par la réalisatrice permettent d’en faire un autre portrait, loin d’une image de hacker déterminé et sûr de lui. Poitras s’intéresse par exemple plus aux discussions avec les journalistes, pour savoir comment révéler les informations au public, qu’aux informations elles-mêmes. Idem pour le personnage : s’il précise d’emblée vouloir être désigné « seul coupable » des révélations, Snowden reste filmé comme un jeune homme de 29 ans, angoissé par l’avenir après ses révélations, attentif au devenir de son épouse laissée dans l’inconnu aux États-Unis. Lorsqu’il se rase et se coiffe au lendemain de son dévoilement public pour paraître moins reconnaissable, lorsqu’il met une couverture sur sa tête au moment de saisir un mot de passe, ces scènes légèrement absurdes sont filmées sous les atours de la banalité (qui ne réagirait pas de cette manière, se sachant surveillé au niveau mondial ?).


Le documentaire parvient également à faire sentir tout le poids de cette surveillance 2.0 : le système mis en place par la NSA ne correspond pas à l’angoisse orwellienne de l’œil par-dessus l’épaule, mais à une caméra par-dessus l’épaule. En effet, le réseau de la NSA enregistre des milliards d’informations, et les hauts fonctionnaires ont ensuite la capacité de retrouver aisément une information parmi ces données. En somme, les gouvernements démocratiques sont partis du principe « Tous coupables ». Dans ces conditions, plus rien n’est anodin  : quand une séance de questions-réponses avec Snowden est interrompue de manière intempestive par des alarmes incendie, toute la chambre se fige. S’agit-il d’un exercice, ou d’une stratégie pour capturer l’informateur ? L’aspect irréel de l’affaire (Snowden lui-même aura du mal à croire à certaines informations rapportées par les journalistes) se retrouve aussi dans les situations filmées. L’Oscar du meilleur documentaire décerné au film récompense peut-être cette sélection au montage, qui vient souligner combien l’imagination et l’enquête journalistique ou documentaire sont souvent au-dessous de la réalité. On se demandera juste quel besoin a ressenti la réalisatrice de venir souligner ces moments déjà impressionnants d’une bande-son facile et un peu déplacée, avec des rythmes semblables à des battements de cœur, histoire de faire monter la tension de manière sensible. Ces éléments de composition extérieurs viennent interférer avec une expérience personnelle de la surveillance (celle de la réalisatrice, de Snowden, de Greenwald) qu’il est pourtant salutaire de partager avec ceux qui ne l’ont pas (encore) éprouvé.

Critikat

Des récompenses prestigieuses

Citizenfour a été sacré meilleur documentaire à la cérémonie birtannique des Bafta, à celle des Independant Spirit Awards se déroulant à Santa Monica en Californie et pour finir aux Oscars.

Une rencontre pas comme les autres

Après avoir réalisé son documentaire My Country, My Country (2006), se situant en Irak, Laura Poitras a été placée sur liste de surveillance aux Etats-Unis et elle fut arrêtée plus de 40 fois à la frontière américaine. C'est au moment où elle se penchait sur le cas de la "surveillance généralisée", qu'Edward Snowden a pris contact avec elle sous le nom de Citizenfour, pour lui faire des révélations sur ce qu'il venait de trouver. La réalisatrice a tout de suite proposé d'en faire un documentaire révélant aux yeux de tous cette affaire sur les programmes de surveillance via la téléphonie et internet.

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