Interstellar

Synopsis

Tandis que la planète Terre se meurt, un groupe d'explorateurs utilise une faille récemment découverte dans l'espace-temps afin partir dans un voyage interstellaire, à la recherche d'un nouvel habitat pour l'espèce humaine.

Critiques

Le nouveau chef-d'oeuvre de Christopher Nolan.

Closer

Visuellement, "Interstellar" est aussi spectaculaire et inventif que les précédents dilms de Nolan. (...) C'est avant tout la course contre la montre de Cooper (...) qui nous tient en haleine pendant 2h50.

Le parisien

Il sera ici question de s'enthousiasmer sur un film aux longueurs certaines et à l'équilibre précaire. Mais aussi ébouriffant, culotté, (...) émouvant et halluciné, réalisé d'un gant de velours.

L'Express



Le nouveau film du réalisateur de la trilogie The Dark Knight devrait impressionner tous les amateurs de science-fiction.

Les films de Christopher Nolan sont souvent autant salués par la presse que par le public. Le réalisateur est connu pour ses blockbusters de qualité écrits avec son frère Jonathan, commeInception ou Memento. Avec Interstellar, qui sort le 5 novembre, l'auteur de la trilogie The Dark Knight affichait donc ouvertement son intention de réaliser un film de science-fiction très ambitieux. Porté par Matthew McConaughey et Anne Hathaway, il figure ainsi logiquement dans les sorties les plus attendues de cette fin d'année, notamment par les critiques qui espéraient un nouveau 2001, l'Odyssée de l'espace.

Dans les médias français, les rares à en parler sont très positifs. Première note une «capacité à émouvoir, […] à tout embrasser du regard» et reconnaît que le film dépasserait le simple genre de science-fiction: «Il a beau se présenter comme un trip cosmique ample et vertigineux, il ne s'apprécie en réalité que comme un étonnant mélo chuchoté.» L'Express le juge «sidéral et sidérant» et parle d'une «odyssée en forme de montagne russes galactiques.» L'hebdomadaire souligne que le film a presque tout d'un film d'auteur grâce à des «atours de film bricolé dans un garage» et se demande si Nolan serait le «nouveau Stanley Kubrick».

Les premières critiques anglo-saxonnes sont, de leur côté, presque unanimes. Variety multiplie ainsi les louanges: «Le rêve fiévreux de tout passionné de sciences et une formidable réflexion sur ce qui fait de nous des humains. Aussi visuellement et conceptuellement audacieux que tout ce que Nolan a fait jusqu'à présent, le neuvième film du réalisateur fait preuve d'émotions plus accessibles que pour ses thrillers cérébraux et sa trilogie Batman.»

«Nolan est proche de forger son chef d'œuvre»

Même impression au Royaume-Uni dans le Telegraph, qui souligne la complexité du sujet abordé: «Tout en restant dans les normes, Interstellar est un acte de foi assez fou. La base scientifique du film défie toute densité, elle est difficilement expliquée tout en restant libre de tout bobard. Nolan est remarquablement proche de forger son chef-d'œuvre.» Le Time semble tout autant séduit: «La grande épopée spatiale de Christopher Nolan est belle, ambitieuse et imparfaite». (..)


Le Figaro par Charles Binick

«Interstellar» vs «Gravity»

Après Sandra Bullock égarée dans la stratosphère, c’est au tour de Matthew McConaughey d’explorer le silence intergalactique dans le nouveau film de Christopher Nolan. Deux épopées spatiales majeures qu’on a passées au crash test comparatif.

Une année sépare le Gravity d’Alfonso Cuarón, sorti fin octobre 2013, du Interstellarde Christopher Nolan. Les deux films entendent reprendre le flambeau de la démesure spatiale du 2001, de Stanley Kubrick. De cette matrice naissent donc coup sur coup deux bébés monstres qui sont aussi des faux jumeaux. Le cinéaste mexicain, 52 ans, imaginait un genre de Kammerspiel cosmique à deux personnages puis un seul, une femme perdue dans l’espace à quelques encablures de la Terre et cherchant à toute force à y retourner saine et sauve. Le réalisateur britannique, fort du double succès à plus d’un milliard de dollars de ses Batman, élabore, lui, une fresque prospective sur une expédition de scientifiques cherchant dans une autre galaxie une planète pour y réimplanter la vie humaine, qui est en train de s’éteindre à petit feu, suite à des vagues de mauvaises récoltes auxquelles l’homme ne peut rien.


Trou noir. Il ne fait pas l’ombre d’un doute que Nolan a subi de plein fouet, alors qu’il s’activait à la postproduction de son masterpiece spatial, le choc du film de Cuarón, même s’il dit qu’il ne l’a pas vu. En un sens, les deux cinéastes partent de postulats intellectuels et techniques radicalement différents, même s’ils visent tous deux une forme d’éblouissement filmique à grande échelle. Cuarón s’appuyait sur l’idée que l’espace à zéro gravité était un environnement hostile, profondément inhumain par son absence de paramètres d’orientation, sa surdité aux bruits, aux paroles et à la musique, la régression qu’il fait subir aux corps constamment ballottés comme d’insignifiants bouts de planche en haute mer. Nolan, au contraire, reprenant en cela l’axiome américain de la conquête à tout prix, imagine une épopée dans les confins, passant par un trou noir géolocalisé aux abords de Neptune. La mission Lazarus, menée par l’astronaute Cooper (Matthew McConaughey), aborde des planètes liquides ou gelées, franchit des frontières indomptées qui dérèglent l’horloge biologique et les paramètres du temps. Nolan est convaincu que le spectateur peut ressentir la durée au long cours d’une pérégrination qui est censée se dérouler sur plusieurs années avec parfois des sauts de chronologie vertigineux sur vingt-trois ans.

Conquistador. Dans Gravity, le temps était soit une stase déployée dans la lenteur fascinante du plan séquence introductif, soit une déflagration d’accidents syncopés : l’absence d’alternance jour-nuit était remplacée par le cycle de giration de débris mortels de satellites pulvérisés qui faisaient retour et agissait comme l’aiguille de l’horloge chez Edgar Poe, menaçant de décapiter le malheureux ayant glissé sa tête dans un trou du cadran. L’épreuve du temps est bien l’objet des deux films. Avec, dans Gravity, le compte à rebours anxieux qui pressait le pas du come-back terrestre par manque de réserve d’oxygène et, dans Interstellar, le projet d’une mission qui, dans ses accents prométhéens, détruit jusqu’aux vecteurs générationnels, le père finissant in fine plus jeune que ses enfants.


Chez Kubrick, comme le décrivait Deleuze, chaque film est un cerveau qui se dérègle et, dans 2001, l’incident majeur naît du hiatus entre l’équipe d’astronautes et l’ordinateur jusqu’au-boutiste HAL. Le souci d’hyperefficacité cybernétique contient en lui-même le modèle de tous les dysfonctionnements.


Dans Interstellar, c’est finalement la communauté scientifique qui apparaît redoutablement mise en cause. Au fil du récit, on apprend que les uns mentent pour sauver leur peau, les autres trichent pour valider des hypothèses restées à plusieurs inconnues. Une certaine médiocrité des comportements retire aux personnages de l’histoire cette part d’idéal dont on pourrait croire le film chargé, comme s’il était après tout destiné aussi à recruter dans le public des candidats au départ pour des missions futures similaires (on sait que les candidats à la colonisation de Mars se sont bousculés pour un voyage pourtant sans retour). Même Cooper-McConaughey n’est pas véritablement un héros propice à l’identification. Il semble dénué de sentiments lors même que se découvre à lui des mondes postdivins a priori à peine concevables, alors qu’il reste en permanence ravagé de larmes à la seule évocation de ses proches laissés sur Terre. Le conquistador spatial est un éternel inconsolé. Il lui a fallu se perdre dans les étoiles pour savoir à quel point il chérissait son biotope d’origine, et cette chair née de la sienne qui lui est un manque qu’aucune connaissance ou rencontre du troisième type ni espace à cinq dimensions ne sauraient combler. 


Cette assise humaine était déjà le cœur de Gravity, mais du côté du féminin, de la mère coupée à jamais de sa fille morte dans un accident. La dépression cosmique de Sandra Bullock, les larmes en cataracte de McConaughey au bord du cri primal disent aussi à quel point le vieux fond psy du mélodrame et du mythe persiste au gré des aventures toujours plus hors norme, hors sol, de l’imaginaire des créateurs de monde hollywoodien, dès lors qu’ils veulent arrimer leur vision à une réflexion, une intelligence, une poésie les libérant du seul souci exténuant de divertir.


Pudding. Au jeu comparatif, il ne fait pas vraiment de doute que Cuarón a fabriqué avec Gravity un objet plus immédiatement insolite par son parti pris de minimalisme spectaculaire, sa courte durée inhabituelle (1 h 30 au cordeau), avec son refus des grandes orgues métaphysiques qui menacent toujours le genre depuis le monolithe noir de Kubrick. Nolan, porté sur le pudding et le pensum, injectant du Nietzsche et du Hobbes partout où le porte son besoin d’enténébrer le monde de dystopies furieuses, est un brillant gourou pour geeks fanatisés. Interstellar résiste à l’analyse. Sa majesté de guingois, son opulence et son obésité lui donnent, et peut-être par mégarde, un charme, une fragilité que n’avaient pas les autres films de Nolan plus ouvertement arrogants et sûrs de leur impact.


Il y a enfin quelque chose de fascinant à voir à quel point la machine hollywoodienne, même épuisée par le marketing, la programmation par franchisation généralisée à outrance, parvient encore à réarmer l’imaginaire en s’appuyant sur l’effritement contemporain de toutes les vieilles certitudes. Une fièvre de chercheurs d’or anime aussi bien Nolan que Cuarón, aux lisières supérieures de l’atmosphère commune, vers des latitudes ultimes, tels des eldorados fabriqués de toutes pièces. Loin de la raison, mais confiant dans l’idée d’une énergie de masse qui finira par jaillir de ces fabuleux cratères en fusion.

Libération par Didier PÉRON

Tournage en immersion stellaire

Certaines scènes d'intérieur des vaisseaux spatiaux ont été tournées à la façon d'un documentaire : les fenêtres des décors donnaient sur des écrans diffusant ce que les personnages étaient censés y voir, renforçant le réalisme et aidant les comédiens à s'immerger dans leurs rôles.



Un physicien à bord

Le scénario d’Interstellar s’inspire majoritairement des travaux de Kip Thorne, un éminent physicien théoricien réputé pour ses apports cruciaux à la physique, l’astrophysique et surtout au domaine de la gravitation. Le scientifique, qui a également participé à l'écriture du scénario, est connu pour avoir exploré la théorie de la relativité générale d’Einstein. D'après ses recherches, il serait possible de voyager dans le temps, grâce aux fameux trous de vers. On comprend mieux son implication dans le film. 


Tournage international

La plupart des séquences d’Interstellar ont été enregistrées au Canada, dans la province de l’Alberta, entre août et septembre 2013. Une partie des enregistrements s’est déroulée en Islande (Batman Begins y a également été tourné), où près de 350 personnes ont été mobilisées pour une durée de deux semaines. L’équipe de tournage a ensuite posé ses caméras en Californie. 

Entretien

Newsletter

Recevez la programmation du cinéma chaque lundi ainsi que des informations sur nos événements.

Note : veuillez remplir les champs marqués d'un *.

Cinéma Le Vagabond

3 Bis Bd de la république

10200 Bar sur Aube

Tél : 03.25.27.99.30