Birdman

Synopsis

À l’époque où il incarnait un célèbre super-héros, Riggan Thomson était mondialement connu. Mais de cette célébrité il ne reste plus grand-chose, et il tente aujourd’hui de monter une pièce de théâtre à Broadway dans l’espoir de renouer avec sa gloire perdue. Durant les quelques jours qui précèdent la première, il va devoir tout affronter : sa famille et ses proches, son passé, ses rêves et son ego…

S’il s’en sort, le rideau a une chance de s’ouvrir...

Critiques

  

Remarquablement filmé par le Mexicain Alejandro G. Iñarritu et rythmé par de longs plans-séquences étonnants à l'intérieur du théâtre dans les loges, les coursives et la scène où se déroule l'action, des dialogues bien ficelés et souvent drôles, le film est à la fois brillant, cynique, bouleversant et jubilatoire.

Le Parisien


Michael Keaton se présente ici au sommet de son art, s'appropriant avec charisme, drôlerie et sincérité l'acteur Riggan Thompson dans ses multiples facettes.

L'Ecran Fantastique


Un vrai boeuf de jazz cinématographique, porté par une maîtrise technique incroyable.

Mad Movies


Dimanche soir, "Birdman", le cinquième long métrage d’Alejandro González Iñárritu, a remporté quatre Oscars, dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur. Un plébiscite mérité pour ce portrait tragicomique d’un acteur qui cherche une seconde gloire.

Metro


Tour de force narratif et visuel, "Birdman" est aussi une gageure pour l'ensemble des comédiens. Michael Keaton, autrefois interprète de Batman pour Tim Burton, apporte une touche méta-cinématographique à ce film brillant, grinçant et ludique qui lui offre en retour, comme une évidence, le rôle de sa vie.

Positif


Toute ressemblance avec une personne existante est purement calculée. Alejandro Gonzáles Iñárritu fait jouer à Michael Keaton, le Batman de Tim Burton en 1989 et 1992, un acteur has been, jamais remis d'avoir incarné avec succès un superhéros, vingt ans auparavant. D'une amertume abyssale et d'un égocentrisme forcené, cette star déchue, Riggan Thompson, prépare son retour, non plus au cinéma, mais à Broadway, à la fois comme metteur en scène et acteur du spectacle, en quête éperdue de reconnaissance et d'amour. Et bien sûr, la pièce, adaptée d'une nouvelle de Raymond Carver, parle d'une semblable aspiration.


Ce schéma pourrait rappeler l'indépassable Opening Night, de John Cassavetes, modèle plus ou moins avoué de tout film racontant une trajectoire de comédien(ne) au théâtre, entre les tourments des coulisses et la révélation/rédemption de la première. Or, le cinéaste déprogramme ce récit-là en quelques minutes. Riggan Thompson commet un acte ignoble : il s'arrange pour qu'un projecteur tombe sur un comédien qu'il juge mauvais et l'expédie ainsi à l'hôpital pour une durée indéterminée. Crime sans suites pour le coupable, et minoré par le regard d'Iñárritu. Le film en devient bizarroïde, de plus en plus monstrueux, tant par sa vision cynique de l'humanité que par les images mentales qui assaillent le héros perturbé.


Le jeu de massacre a des vertus comiques, une nouveauté chez Iñárritu, auteur doloriste, souvent grandiloquent (Amours chiennes, 21 Grammes ou Biutiful). Et la haine que se manifestent les personnages entre eux s'ajoute au fiel que leur réserve le cinéaste. Le microcosme des planches new-yorkaises essuie les premiers tirs. Il y a l'actrice quadragénaire pleureuse, qui n'en revient toujours pas d'être enfin à Broadway (Naomi Watts). Le pur comédien de théâtre, vaniteux et verbeux (Edward Norton), fier de laisser deviner une érection réelle sur scène. Ou encore la diva des critiques, tout à ses sentences paradoxales, et finalement convenues. La réalisation, avec ses plans-séquences sans entraves, renforce l'impression de tout voir et de tout savoir, et d'abord le plus embarrassant. Iñárritu se rapproche par là du grand méchant Robert Altman.


Hollywood est évoquée avec une rancoeur encore plus débridée. Dans sa loge, le malheureux Riggan Thompson se laisse ravager par une virile voix intérieure, celle de Birdman, le superhéros qui fit sa gloire éphémère, planétaire, sans établir sa respectabilité. L'homme-oiseau masqué-capé le suit partout, le rabaisse, déconsidère son projet théâtral, tel un surmoi implacable. Pour un roi du blockbuster, la tentative de réhabilitation de l'acteur par le théâtre intello est minable : elle enfonce plutôt le clou de son déclin. Mais ce Birdman surpuissant qui obsède son ex-interprète, Iñárritu le filme comme une chimère ringarde, une arnaque à la fois grotesque et fatale. Dans son élan misanthrope, si outrancier qu'il amuse, le film discrédite toute forme de célébrité : celle qui découle de l'ancien star-système, dévoyé depuis longtemps, et, bien sûr, celle, fulgurante, qui s'obtient en quelques minutes par le Net, en se retrouvant en caleçon sur Times Square, à la porte de son propre théâtre, suite à une maladresse...


Au-delà d'un dénouement cauchemardesque, le cinéaste tente de renouer in extremis avec une forme d'innocence, un rapport naïf à l'illusion et à l'art. C'est tard. On sait déjà le résultat du match : Hollywood zéro, Broadway zéro. Mais, en se renouvelant avec cette farce noire et baroque, Iñárritu, lui, marque quelques points.

Télérama / Par Louis Guichard


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Sujet traité

Alejandro Iñárritu voulait avec le film Birdman traiter de la question du succès et de son éphémérité : "J’avais envie d’explorer la question de l’ego et l’idée que le succès – qu’il s’agisse d’une réussite financière ou de célébrité – est toujours une illusion", ajoute-t-il. Le cinéaste explique également avoir voulu appuyer le côté profondément humain de Riggan, son personnage principal, en le rendant "imparfait, pétris de doutes et de contradictions."


Immédiateté des réseaux sociaux

Bien que Birdman s’intéresse aux tribulations d’un comédien accroché à sa gloire passée, Alejandro Iñárritu voulait donner à son film une dimension universelle. En effet, la quête d’admiration est un sentiment qui nous est commun à tous. Selon le cinéaste, ce sentiment a d’ailleurs été exacerbé par l’avènement des réseaux sociaux et leur l’immédiateté : "L’immédiateté des réseaux sociaux peut facilement fausser la réalité perçue par un être humain, en particulier Riggan, qui doit se soumettre à l’image que les gens ont de lui", ajoute-t-il.

Dimension théâtrale

Proche du théâtre, la mise en scène d’Alejandro Iñárritu propose des longs mouvements de caméra parfaitement synchronisés avec les déplacements et les dialogues. En outre, il n’y a ici pas de multiplication de points de vue et d’angles, renforçant ainsi la dimension théâtrale du projet.

Laisser une trace

Au-delà du thème universel de la recherche de l’admiration d’autrui, Birdman met en scène un personnage qui veut absolument accomplir quelque chose d’important avant que la mort ne l’emporte. C’est en tout cas l’analyse d’Edward Norton qui insiste sur le caractère anecdotique du fait que le personnage de Riggan soit un acteur, puisque l’envie de laisser une trace après sa mort est un sentiment profondément humain.

Oscars 2015

Birdman est le grand vainqueur des 87e Oscars en remportant les statuettes du Meilleur film, du Meilleur réalisateur, du Meilleur scénario et de la Meilleure photographie.

Entretien avec le realisateur

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