Charlie's Country

Synopsis

Charlie est un ancien guerrier aborigène. Alors que le gouvernement augmente son emprise sur le mode de vie traditionnel de sa communauté, Charlie se joue et déjoue des policiers sur son chemin. Perdu entre deux cultures, il décide de retourner vivre dans le bush à la manière des anciens. Mais Charlie prendra un autre chemin,celui de sa propre rédemption.

Critiques

C’est avec beau­­coup de poésie, de finesse mais aussi d’hu­­mour que Rolf de Heer pose sa caméra sur ses person­­nages. (...) Une liberté qu’on retrouve comme thème central de ce "Char­­lie’s coun­­try" touchant, sensible et profon­­dé­­ment humain.

Gala

La relation sensible entre filmeur et filmé suscite l’intérêt et l’empathie pour le cheminement de ce dernier vers une hypothétique réponse sur son appartenance.

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De Heer filme ce lent désastre comme une oeuvre de résistance passive, jouant de l’étrange compromis de désespoir et de malice qui anime constamment le corps meurtri de son acteur.

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Difficile de réfuter qu’à travers le Charlie du titre, aborigène australien peinant à se trouver une place dans la société, on contemple avant tout son interprète David Gulpilil, de presque tous les plans, et d’ailleurs primé pour ce rôle au dernier festival de Cannes (section « Un certain regard »). Ami du réalisateur Rolf De Heer (qui l’a dirigé dans The Trackeret souhaitait le retrouver dans Ten Canoes, avant que des déboires personnels ne contraignent le comédien à n’être que le narrateur off de ce dernier film), Gulpilil est surtout un artiste – comédien et danseur – emblématique d’une face longtemps refoulée des arts australiens, celle d’un peuple dépossédé et opprimé, dont sa présence secondaire mais immanquable à l’écran (Walkabout de Nicolas Roeg, La Dernière Vague de Peter Weir, The Proposition de John Hillcoat, Australia de Baz Luhrmann ou même Crocodile Dundee !) a fini par imposer et faire reconnaître l’image au cinéma. Ajoutons à cela une vie personnelle ponctuée d’incidents majoritairement liés à l’alcool, et on obtiendrait presque le matériau parfait pour un biopic lénifiant. Charlie’s Country en est loin, cependant les trajectoires personnelles tourmentées du personnage et de son interprète sont toutes deux trop proches des contes ordinaires de la précarité du peuple aborigène australien pour que l’on s’avise de les dissocier.

Charlie a beau avoir un semblant de domicile fixe (une cahute en bordure de la ville), il ne sait pas trop où il doit être. Il chasse le buffle sans permis d’avoir un fusil, et quand il est pris, compense en laissant sa prise pourrir au poste de police ; file un coup de main à des délinquants pour ensuite collaborer avec la police. S’il formule de temps à autre quelque récrimination sur le sort réservé aux aborigènes, il ne semble guère croire à sa propre révolte, tant il est empêtré dans ses propres problèmes. Quand, poussé à bout par la vexation de trop et réveillant son instinct rebelle, il décide de se retirer dans le bush pour renouer avec le mode de vie de ses ancêtres, son corps usé par les abus lui hurle son inadaptation. Il doit encore migrer... Charlie’s Country est le récit prosaïque de cette errance à la recherche (classique) d’une stabilité, d’une rédemption, mais surtout d’une conscience.


Voyage à deux


Cela n’a rien d’inattendu, mais ce qui pourrait être un poussif parcours sur une piste de clichés se révèle singulièrement habité, crédible et surtout sincèrement chargé d’une émotion suscitée moins par la trajectoire que par ce qui se joue à chaque pas. Toute la chair du film tient non seulement dans la démarche erratique et fatiguée de David Gulpilil, mais aussi dans le lien palpable que la caméra de De Heer maintient avec lui. Car le cinéaste ne fait pas que suivre son acteur : il l’accompagne véritablement, reste attentif à ses faits et gestes tout en contrôlant avec les réflexes de l’être proche sa distance vis-à-vis de lui, jusqu’à reculer pour embrasser ce qu’il contemple et s’approcher de son visage quand sa situation nécessite de toute évidence une présence amie. Au-delà de la seule présence d’un acteur dévoué, c’est cette relation sensible entre filmeur et filmé qui suscite l’intérêt et l’empathie pour le cheminement de ce dernier vers une hypothétique réponse sur son appartenance.

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Le réalisateur

Rolf de Heer est un réalisateur, producteur, scénariste et compositeur australien 

d'origine néerlandaise, né le 4 mai 1951 à Heemskerk (Pays-Bas).

Né en 1951 aux Pays-Bas, Rolf de Heer grandit en partie à Sumatra, dans l'ancienne colonie hollandaise d'Indonésie, puis sa famille émigre en Australie alors qu'il a 8 ans.

Après avoir travaillé pendant sept ans à l'Australian Broadcasting Corporation, il étudie à l'école du cinéma, de la télévision et de la radio, puis réalise en 1984 son premier film, Sur les ailes du tigre, un film pour les enfants qui est projeté à la Berlinale avant de rencontrer un succès à la fois critique et commercial. Après un film de science-fiction, Encounter at Raven's Gate, il réalise en 1991 Dingo, un film peu convaincant avec Miles Davis dans lequel ce dernier interprète son propre rôle. Il s'attaque ensuite au thème de l'enfance avec Bad Boy Bubby en 1993, remportant des prix importants (Mostra de Venise, AFI Awards), puis La Chambre tranquille en 1996, pour lequel il est sélectionné au Festival de Cannes.

En 1998, il signe le déconcertant Dance Me to My Song (lui aussi sélectionné à Cannes), qui raconte l'idylle entre une paraplégique et un aide soignant. Il réalise ensuite l'adaptation du Vieux qui lisait des romans d'amour, roman de Luis Sepulveda, tourné en Guyane française avec Richard Dreyfuss dans le premier rôle. En tournant The Tracker en 2002, il s'intéresse ensuite à l'histoire des aborigènes et rencontre David Gulpilil, qui l'entraînera ensuite dans l'aventure de 10 canoës, 150 lances et 3 épouses.


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