Le lendemain

de Magnus von Horn

Synopsis

Lorsque John retourne chez son père après avoir purgé sa peine de prison, il aspire à prendre un nouveau départ. Mais son crime reste présent dans les mémoires des habitants de la commune et semble impardonnable. Son retour attise la colère de chacun et lentement s'installe une atmosphère pesante...

Dossier de presse

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Rencontre avec le réalisateur

Critique

Il a une gueule d'ange, des cheveux blonds, un sourire doux qui, en temps normal, devraient faire craquer les filles. Mais tout le monde a peur de lui... Après deux ans d'internement dans une prison pour mineurs, John retourne vivre dans la ferme de son père, dans le centre de la Suède. Il a tenu à se réinscrire dans son ancien lycée, aux côtés de son petit frère, pour mieux retrouver sa vie d'avant. La proviseure, bien que réticente, et son professeur principal sont prêts à lui donner une seconde chance. Mais ses camarades de classe le rejettent.

Quel crime horrible a bien pu commettre l'adolescent pour être l'objet d'une telle haine ? Magnus von Horn, l'auteur de cet impressionnant ­pre­­mier film, distille les indices au compte-gouttes avec une maîtrise de vieux routier du scénario : pas d'explications psychologiques dans les rares et courts dialogues. L'incertitude habilement entretenue sur le passé maintient une tension permanente. On sent à tout moment que la violence, contenue tant bien que mal par les appels au calme des enseignants, peut éclater. Et quand elle finit par exploser, le réalisateur suédois la filme avec la même rigueur, la même économie de moyens : sans pathos, sans musique additionnelle, et toujours à distance, dans de longs plans fixes qui semblent ne jamais devoir s'interrompre. Avec une froideur clinique à la Haneke qui rend les insultes et les coups encore plus terrifiants... La mise en scène, par ses cadres oppressants, sa lumière glacée (superbe photo du Polonais Lukasz Zal, le chef opérateur d'Ida) exprime constamment la solitude de John, en proie à l'incompréhension de ses proches et à l'intolérance des lycéens : quand le jeune homme obtient, du bout des lèvres, des excuses de son persécuteur le plus acharné, les deux ennemis sont séparés, à l'image, par le chambranle d'une porte, et leur poignée de main reste hors champ.

Le jeune cinéaste, décidément très prometteur, a aussi un sens du casting surprenant. Pour incarner son héros paria, il a choisi un chanteur pour adolescentes très populaire en Suède. Dans ce premier rôle au cinéma, Ulrik Munther compose un personnage ­buté, opaque, qui voudrait se fondre dans la masse mais en est systématiquement exclu. Qui rêve de se faire oublier mais, rongé par la culpabilité, est en quête de rédemption. Prêt à tout, dans une démarche quasi masochiste, voire suicidaire, pour obtenir le pardon... —

Télérame de Samuel Douhaire

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