Les vacances de Monsieur Hulot

de Jacques Tati

France,

1953,

noir et blanc,

96 mn,

à partir de 5 ans.

Synopsis

Monsieur Hulot débarque dans une calme station balnéaire de la côte atlantique. Il va révolutionner les habitudes des citadins qui y passent leurs vacances.

 

 

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Secrets de tournage

Plusieurs versions

Les Vacances de Monsieur Hulot a connu plusieurs versions. Trois pour être précis. Tout d'abord il y a la version "originale" sortie sur les écrans en 1953. Ensuite une seconde, au début des années soixante, quand Jacques Tati remonte le film en changeant certains plans et décide de refaire entièrement la musique et le mixage. Et enfin la dernière version à la fin des années soixante dix, quand une nouvelle génération de cinéphile redécouvre l'oeuvre de Jacques Tati, qui l'encourage a présenté une nouvelle version mise au goût du jour.

 

Monsieur Hulot, première !

C'est dans Les Vacances de Monsieur Hulot que l'on découvre pour la première fois le personnage de Monsieur Hulot. Ce personnage un peu lunaire deviendra un héros récurrent dans l'oeuvre de Jacques Tati puisque celui-ci apparaîtra, par la suite, dans tous ses autres films.

 

Saint-Marc-sur-Mer

Le tournage des extérieurs s'est entièrement déroulé dans divers lieux de la petite station balnéaire de Saint-Marc-sur-Mer, commune dépendante de Saint-Nazaire, en Loire atlantique. Les habitants de la station ont été invité par Jacques Tati a participer au tournage du film. Le réalisateur reviendra à Saint-Marc-sur-Mer, en 1978, pour y tourner quelques plans inspirés par Les Dents de la mer de Steven Spielberg, utilisés dans la dernière version du film (voir par ailleurs).

 

Doublage

La version anglaise des Vacances de Monsieur Hulot, qui se transforme en "Mr. Hulot's Holiday", est entièrement doublé par Christopher Lee.

 

Récompenses

Les Vacances de Monsieur Hulot a reçu de nombreuses récompenses, à l'époque de sa sortie en salles, dont le Prix Louis-Delluc et le Prix de la critique internationale du festival de Cannes.

Revue de presse.

 Les Vacances de M. Hulot ressortent dans une version restaurée. Une redécouverte et un bonheur pour l'oeil et pour l'oreille.

 

Après Jour de fête, Jacques Tati décide de raconter une semaine de vacances dans un hôtel-pension bien français, au bord de la mer, perturbé par un saboteur nommé Hulot. Ainsi sera le titre suédois du film : Semestersabotören, "le saboteur de vacances".

Ayant l'habitude d'emmener chaque été sa famille à La Baule, Tati connaît bien la petite station balnéaire de Saint-Marc-sur-Mer (Loire-Atlantique). C'est là qu'il tourne Les Vacances de M. Hulot, logeant son équipe à l'Hôtel de la Plage, en pleine saison estivale. Le lieu est devenu mythique. On y trouve désormais une place Jacques-Tati et une statue grandeur nature du grand homme. Certains touristes demandent à y réserver la "chambre de M. Hulot".

De Jour de fête à Trafic, on verra des lieux vides qui se remplissent avant de subir un exode : la place du village, la plage, le marché, la boîte de nuit, la ville. Vases communicants, du trop-plein à la vacance. Hulot cherche à être "en vacance" tout au long de l'année, tient à rester anticonformiste ou à changer de peau, de personnage, par exemple en se déguisant en pirate. Les autres passent leurs vacances sans changer de comportement. Prisonniers de leur passé (le général retraçant ses exploits), de leur présent (l'homme d'affaires est pendu au téléphone), de leur image (l'intellectuel pérore).

Parisien décalé, arrivé dans sa voiture pétaradante, éternel célibataire et irrémédiablement distrait, Hulot va cumuler les bourdes. Le personnage commet une bévue chaque fois qu'il tente de se ranger dans la norme. Hulot laisse des traces. Revenu de la plage trempé, il se réfugie derrière le portemanteau du hall de l'hôtel, mais ses chaussures ont laissé des empreintes sur le parquet qui mènent... au portemanteau. Repéré quoi qu'il fasse. Bâti sur une dialectique subversive de l'ordre et du désordre, de l'équilibre et du déséquilibre, le comique de Jacques Tati (toujours allusif, retenu, évitant de basculer dans le délire et le chaos) vient d'un discret décalage. Loin d'être un anarchiste, Hulot cherche à bien faire, mais il n'a pas l'esprit soumis.

 

PLONK, BI-BIP, ZZZZ, MEUH

C'est ainsi que, tête en l'air, il saccage le flirt qu'il avait entamé avec la jolie Martine. La jeune blondinette n'est pourtant pas insensible au va-et-vient accéléré qu'il imprime à sa raquette de tennis, au moment de servir, en la tenant à l'horizontale devant son entrejambe. Les films de Jacques Tati plaident pour un comique de regard, un regard de cinéma, initié par l'art d'observer ou de se méprendre. Le gag surgit de ce que certains voient, ce que certains imaginent, ce que certains croient voir. Ainsi, subjugué par Martine qui, nue sous sa serviette, entre se changer dans sa cabine de bain, Hulot croit-il voir un gros bonhomme se pencher pour regarder la donzelle par le losange de la porte en bois. Furieux, il lui botte le train, avant de se rendre compte, penaud, de sa méprise. Une erreur de perspective lui masquait la réalité de la scène : le prétendu voyeur était un touriste réglant son appareil pour photographier sa famille posant derrière les cabines.

Jacques Tati invite le spectateur à échapper à la soumission du gag souligné, où ce qui serait donné comme drôle serait forcément cadré au centre de l'image. Il l'incite à déceler le déréglage, l'oeil en coin. Tati ignore les plans rapprochés, compose des plans généraux qui forcent l'oeil à regarder dans les coins. Il incite à scruter l'écran comme un jeu des sept erreurs, où tout ne passe pas par l'oeil.

Le cinéma de Tati s'observe et s'écoute, à l'affût d'un détail qui reste invisible, hors champ : gros barouf de pots d'échappement pour un véhicule minuscule ou symphonie d'exclamations, onomatopées, bruits banals ou insolites : une petite mélodie de tic-tac, ploc, plonk, bi-bip, zzzz, meuh...

C'est sur ce point que la restauration est capitale. Le travail entrepris sur un film abîmé par le temps a permis de retrouver la version originale, son harmonie des noirs et des blancs, de réinsérer le plan final (l'unique plan en couleurs), et de redécouvrir l'éventail sonore, si riche dès le démarrage à la gare : une véritable partition.

 

Le Monde

En 1953, un vacancier d’un genre particulier part passer l’été sur la côte normande : avec sa grande silhouette dégingandée, sa pipe, ses maladresses et son air de Pierrot lunaire, Monsieur Hulot est reconnaissable entre tous. 2009, début d’été. Monsieur Hulot ressort sur les écrans français, dans une magnifique version restaurée. Et il n’a pas pris une ride, bien au contraire.

 

Deuxième long-métrage de Tati après Jour de fête (1949), Les Vacances de Monsieur Hulot est un sommet de burlesque teinté d’une poésie intemporelle. Sa restauration récente a fait l’objet de soins particuliers. Elle a été financée par la Cinémathèque française, « Les Films de mon Oncle » qui réunit les ayants-droits de l’œuvre de Tati et deux fondations, Thomson et Groupama Gan. Cette version reprend la troisième version du long-métrage, remonté en 1978. Depuis le début des années soixante, Tati n’a eu de cesse de remonter son film, supprimant ou rallongeant des plans, retravaillant toute la bande son avec en point d’orgue la réorchestration de la fameuse musique d’Alain Romans. Avec vingt-cinq ans de modification, le négatif original a dû être restauré image par image, au laboratoire Technicolor de Los Angeles.

 

Les Vacances de Monsieur Hulot surpasse tout ce qui a pu se faire en matière de tableau de vacanciers. Avec un grand souci du détail, Tati orchestre un ballet d’estivants en déroulant autant de figures typiques qu’Hulot est atypique : la belle jeune fille, la femme snob, le couple de vieux bien mis, dont le monsieur s’ennuie ferme, le business man toujours appelé au téléphone, le serveur maladroit, que le patron a à l’œil, toujours en train de râler – en muet ! – dans sa barbe… La galerie de personnages est la première source de comique qui irrigue le film, à son apogée dans ce défilé des clients derrière le patron de l’hôtel découpant son rôti au premier plan. Le comique surgit des personnages en eux-mêmes, y compris séparément, et dans la façon dont ils sont mis en scène. Avec un sens du cadre très fin, Tati décrit une ambiance : drôle, parfois tendre, et surtout très juste. Une ambiance impulsée aussi par un rythme très tenu et l’enchaînement fluide de multiples saynètes, dans un ensemble où deux scènes – au minimum – se jouent dans une même séquence.

 

Les trouvailles de Tati sont définitivement passées à la postérité, parce qu’elles sont portés par un personnage rare. Hulot et ses grandes maladresses créent un personnage attachant et unique, grand créateur de quiproquos et « emmerdeur » malgré lui (son arrivée à l’hôtel dans le vent donne tout de suite le ton). Tati exploite le comique de geste et de situation comme un inventeur prolixe : scène de la serviette dans laquelle il essuie le poteau au lieu de son dos, canoë cassé en deux que les vacanciers prennent pour un requin (scène rajoutée par Tati après qu’il a vu Les Dents de la mer), scène de l’enterrement avec la chambre à air en guise de couronne mortuaire, ou encore voiture mythique et pétaradante.

 

C’est de ce rythme frénétique que surgit le comique ; du burlesque complet, visuel et sonore. La claque sur la joue d’un gamin, la voix brouillée dans les hauts parleurs de la gare, la récurrence du son particulier de la porte de la salle de restaurant de l’hôtel… toutes ces ponctuations sonores accompagnent l’image dans un travail de montage qui lie les deux. Et si le comique visuel doit donc aussi sa force au son, il puise également avec bonheur dans le mime. Ce qu’il doit à cet art muet se retrouve dans le propre jeu de Tati mais aussi dans celui des autres acteurs : ce sont des pas comme dansés, des sautillements, des exagérations, un côté clownesque qui trouvera son apogée dans Parade (1974).

 

Des emprunts au mime qui ne s’arrêtent pas aux gestes mais aussi, d’une certaine façon, à l’esprit de cet art théâtral, notamment dans la manière poétique de filmer l’espace, les jeux avec le sable et la boue, les traces de pas. Une poésie qui, à la fin du film, tire presque sur une certaine tristesse, où personne ne salue Hulot sauf la dame anglaise… Alors on lui dit « Salut, Monsieur Hulot ! Bien le bonjour ! Heureux de vous retrouver sur grand écran, à la hauteur de votre talent. »

 

Critikat

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Jacques Tati: coulisse et hommage

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