Poesia sin fine

de Alejandro Jodorowsky

Synopsis

Dans l’effervescence de la capitale chilienne Santiago, pendant les années 1940 et 50, « Alejandrito » Jodorowsky, âgé d’une vingtaine d’années, décide de devenir poète contre la volonté de sa famille. Il est  introduit dans le cœur de la bohème artistique et intellectuelle de l’époque...

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Critiques

“Poesia sin fin”, d'Alejandro Jodorowski : une exaltation du cinéma magique

 

Après “La Danza de la realidad”, récit de son enfance chilienne, le réalisateur reprend court de sa vie rocambolesque à l'âge des fantasmes adolescents. A la Quinzaine des réalisateurs.

 

La mère d'Alejandro chante toujours ses répliques, comme dans La Danza de la realidad (2013). Et son père, après sa tentative dérisoire d'abattre un tyran, est redevenu un boutiquier qui humilie les pauvres et sa famille. Le héros, lui, a changé : adolescent exalté et chevelu, il renonce à ses études de médecine et veut devenir poète, à la fureur de papa qui ne voit dans les artistes, qu'ils soient peintres, romanciers ou comédiens, que des « pédés » 

 

Le cinéaste poursuit, avec Poesia sin fin, le récit burlesque, coloré, extravagant de sa vie. Il l'invente, la réinvente en une suite de trouvailles esthétiques, de scènes époustouflantes : le café Iris, par exemple, ce lieu gris aux clients endormis et aux serveurs cacochymes, où il rencontre, un soir, une créature échappée d'Amarcord de Federico Fellini : la poétesse Stella Diaz. Seins opulents et cheveux rouges, elle entame une liaison torride avec ce jeune homme qui l'idolâtre et se balade avec lui dans les rues en le tenant par les couilles – au sens propre du terme.

 

“Reste avec moi. Nous grandirons ensemble.”

D'autres silhouettes bizarres surgissent : le cousin amoureux d'Alejandro qui se suicide pour ne pas révéler son homosexualité à ceux qui le savaient déjà. Un gentil clown qui invite le héros en plein marasme à le rejoindre dans son cirque. Et l'ami de toujours, le compagnon de virées nocturnes et alcoolisées qui décide, un beau matin – à jeun ! – de traverser la ville droit devant, sans se soucier du moindre obstacle… On aime, aussi, la réplique, magnifique, d'un nain déclarant à son amoureuse aussi petite que lui, mais éprise d'un plus beau et d'un plus grand : «  Reste avec moi. Nous grandirons ensemble ».

 

Le film exalte le cinéma magique, celui de Méliès, ses trucages naïfs et l'émotion qui les submerge. Jodorowsky s'en sert pour inciter les spectateurs de tous les films du monde à s'ouvrir à l'imaginaire. Aux fantasmes. A tout ce qui dépasse la réalité. Lors du dénouement, soudain présent sur l'écran, il force celui qu'il a été, jadis, à se réconcilier avec son père – ce qu'il n'a jamais réussi à faire dans la vie. C'est le rôle du cinéma de conserver le passé, de se réconcilier avec lui et, en un sens, de retrouver, comme le temps perdu de Marcel Proust.

Espérons que Dieu laissera le temps à «  Jodo », qui n'est plus tout jeune, de tourner le troisième volet de sa fresque autobiographique : on y verra Alejandro quitter son Chili adoré et dévasté, partir à la conquête de Paris, des surréalistes et d’André Breton…

 

Télérama par Pierre Murat

 

Suite de l’autobiographie baroque de l’iconoclaste cinéaste-tarologue, où l’emphase prime un peu trop sur la nostalgie.

 

A 87 ans, Alejandro Jodorowsky persiste et signe avec la suite de La Danza de la realidad, autobiographie à la Amarcord sur son enfance dans un village chilien. Poesía sin fin retrace principalement la jeunesse de l’artiste à Santiago du Chili dans les années 1940-50, avant son départ pour la France.

 

Poursuivant sur la lancée du premier volet, Jodorowsky reprend ses délires filmiques sur lemême mode baroco-excessif, ou “psycho-magique”, pour citer son expression. Mais cette fois, le récit est éclaté ; la famille ne compte plus, l’esprit communautaire a disparu, la politique est aléatoire. Restent la ville et les obsessions du héros – incarné par un des fils du cinéaste, Adan (un autre, Brontis, joue à nouveau le rôle du père) –, qui se résument souvent à provoquer et à éclabousser la société bourgeoise avec ses éclats intempestifs.

Mais la stylisation rend l’ensemble assez intemporel. Le film étant souvent tourné en studio, l’époque, le lieu et la chronologie deviennent accessoires. Le récit n’est pas linéaire : c’est une suite de moments vécus ou imaginaires, en général hyper stylisés, où le jeune Jodo festoie avec ses amis bohèmes et se mélange avec des créatures bigger ou smaller than life, tout en ressassant à l’envi le mot “poésie”. Mais suffit-il de se clamer “poète” pour le devenir ? On se le demande.

 

Il reste indéniable que Jodorowsky est un grand saltimbanque féru de grotesque, pour le meilleur et pour le pire. Le pire : une tendance décorative parfois envahissante. Le meilleur : un mixte de fellinisme et de comédie musicale hollywoodienne. On retiendra quelques morceaux de bravoure, comme la scène d’amour démente avec une femme naine sur la chanson Cheek to Cheek version Fred Astaire, ou la danse étrange de la chorégraphe Carolyn Carlson. Quoique souvent indigeste et répétitif, c’est le film punk de l’année.

 

Les Inrocks de Vincent Ostria

Rencontre avec Alejandro Jodorowsky

Extrait du film

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