Le souffle des dieux

de  Jan Schmidt-Garre

Synopsis

Le yoga moderne, celui qui est pratiqué quotidiennement par des dizaines de millions de personnes à travers le monde, descend directement du dieu Shiva selon la tradition indienne. Historiquement cependant, le yoga moderne remonte au début du 20e siècle : il a été créé par l'érudit indien T. Krishnamacharya (1890-1989). C'est cette histoire beaucoup moins connue que raconte Jan Schmidt-Garre, parti à la rencontre des différents styles et méthodes d'enseignement des maîtres yogis.

Critiques

Une plongée saisissante dans l'univers yogi nourrie d'images d'archives qui, accolées à la pratique actuelle de cette discipline, laissent rêveur.


Marie Toutée - Les Fiches du Cinéma




« Le Souffle des Dieux » : le yoga moderne, un héritage en question


Le Monde.fr | 18.03.2014 à 08h39 |

Par Noémie Luciani


Si la tradition indienne attribue l'origine du yoga à l'inspiration divine, sa pratique moderne se construit au début du XXe siècle, sous l'égide de T. Krishnamacharya, fondateur de l'école Yogashala. Afin de retrouver sa trace, le documentariste allemand Jan Schmidt-Garre est parti en Inde rencontrer les descendants de Krishnamacharya et deux de ses élèves, devenus des légendes dans le monde du yoga : B.K.S. Iyengar et Pattabhi Jois.


Mais il ne s'agit pas seulement, pour le cinéaste, de faire parler ces témoins : se mettant à son tour dans la peau de l'élève, Jan Schmidt-Garre joint le geste aux paroles, pour donner à son questionnement sur la transmission la plus concrète des illustrations.


Par un joli travail de montage, la transmission constitue également le mot d'ordre visuel de ce documentaire. Le réalisateur insère au milieu des séquences récoltées lors du tournage de superbes images d'archives en noir et blanc datant des années trente, montrant Krishnamacharya, sa famille et son école (les deux sphères se confondant souvent) à l'œuvre. Les effets de raccord, soignés mais discrets, la musique classique qui remplace élégamment les sonorités folkloriques attendues, donnent au parcours documentaire une fluidité des plus agréables.


Mais cette mise en scène de la continuité n'empêche pas le réalisateur de s'intéresser aux variantes, différences et divergences nées de l'héritage prestigieux de Krishnamacharya. C'est même la part la plus intéressante de son film. Refusant de sacraliser la parole de ceux qu'il filme, Jan Schmidt-Garre n'hésite pas à la résumer en voix off quand le besoin s'en fait sentir. Lorsqu'il la laisse intacte (et d'autant plus forte qu'elle a pu, ailleurs, être condensée), c'est souvent pour souligner ces écarts : les désaccords des élèves avec le maître, les réorientations qu'ils ont choisi de donner à leur art, une fois l'émancipation acquise.


Toujours très apaisées, ces évocations deviennent, sans que le lien soit jamais explicite, le meilleur argument de l'enseignement des maîtres. Là où l'héritage aurait pu se teinter d'amertume, les exigences fondamentales de l'art, respiration, méditation, tranquillité de l'âme, ont gardé intacte le véritable trésor : le yoga s'offre à tous, dociles et réformateurs, experts et cinéastes novices. Il n'exige qu'un tapis de deux mètres de long pour soixante centimètres de large, et une grande inspiration.




Les origines du yoga moderne. C'est le sujet de ce ­documentaire signé Jan Schmidt-Garre. Pointu ? Un chouia. Technique ? Un peu. Mais les très belles images d'archives montrant des yogis du siècle dernier donneraient presque envie de pratiquer quotidiennement les « asana » — les postures proprement dites — et les « pranayama » — les exercices de respiration. Enfin presque... —


Télérama


Petit commentaire du réalisateur

« Ce qui me semble fascinant à propos du yoga, c'est qu'après tous les espoirs que nous avons placés dans les machines dans les années 1990, on se retrouve soudain avec une activité qui ne requiert aucun équipement particulier… Un tapis de yoga mesure 2 mètres de long et 60 centimètres de large ; sur ce tapis, tout est possible.

« Avant, les adeptes du tapis de yoga m'énervaient, avec leurs “Je déroule juste mon tapis et tout est parfait.” Depuis, j'ai compris que c'était la réalité : quand on prend place sur son tapis de yoga, on entre dans un monde à l'intérieur du monde. Tout ce que vous voyez dans mon film, comme tout ce qui se fait dans le yoga en général, peut se passer sur ce tapis. »


Jan Schmidt-Garré

Des extraits

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