L'étreinte du serpent

de Ciro Guerra

Synopsis

Karamakate, un chaman amazonien puissant, dernier survivant de son peuple, vit isolé les profondeurs de la jungle. Des dizaines d'années de solitude ont fait de lui un chullachaqui, un humain qui a tout d'une coquille vide, dépourvu de souvenirs et d'émotions. Sa vie est bouleversée par l'arrivée d'Evans, un ethnobotaniste américain à la recherche de la yakruna, une plante sacrée très puissante, possédant la vertu d'apprendre à rêver. Ils entreprennent ensemble un voyage jusqu'au coeur de l'Amazonie...

 

 

« Quand je regardais une carte de mon pays, je ressentais un profond sentiment de désarroi. La moitié du territoire était une terre inconnue, un océan vert dont je ne savais rien. L’Amazonie, ce territoire insondable que l’on réduit bêtement à de simples concepts. La cocaïne, la drogue, les Indiens, les rivières, la guerre. Cet immense espace ne comprend vraiment rien d’autre? Pas de culture, pas d’histoire ? Aucune âme pour transcender cela? Les explorateurs m’ont fait comprendre que si. Ces hommes qui ont tout quitté, qui ont tout risqué, pour nous faire découvrir un monde qu’on ne pouvait pas même imaginer. Ils ont établi le premier contact, alors que sévissait l’un des plus terribles holocaustes que l’homme ait jamais connus. L’homme est-il capable, à travers la science et l’art, de transcender la cruauté ? Certains hommes y sont parvenus. Les explorateurs ont raconté leur histoire. Pas les Indiens. Voilà de quoi il s’agit. Une terre de la taille d’un continent qui reste à raconter. Une terre jamais montrée par notre cinéma. Cette Amazonie-là a disparu. Mais le cinéma peut la faire revivre. » CIRO GUERRA

Critiques

Le cinéaste colombien Ciro Guerra met en scène le chassé-croisé intemporel de deux voyageurs au cœur de l’Amazonie et ses mystères.

 

Ce n’est pas de la science-fiction, pourtant c’est aussi un voyage vers une planète inconnue : l’Amazonie. Un lieu où la rationalité occidentale n’a pas cours, où les savoirs et les certitudes des Blancs ne servent pas à grand-chose. C’est le fleuve, seul moyen de déplacement, qui est au centre du film, et non la forêt, par définition impénétrable.

 

Ce n’est pas de la science-fiction, pourtant c’est aussi un voyage vers une planète inconnue : l’Amazonie. Un lieu où la rationalité occidentale n’a pas cours, où les savoirs et les certitudes des Blancs ne servent pas à grand-chose. C’est le fleuve, seul moyen de déplacement, qui est au centre du film, et non la forêt, par définition impénétrable.

 

Ce n’est pas de la science-fiction, pourtant c’est aussi un voyage vers une planète inconnue : l’Amazonie. Un lieu où la rationalité occidentale n’a pas cours, où les savoirs et les certitudes des Blancs ne servent pas à grand-chose. C’est le fleuve, seul moyen de déplacement, qui est au centre du film, et non la forêt, par définition impénétrable.

 

C’est ce contexte historique précisément situé qui fait de l’Etreinte du serpent bien plus qu’une fantaisie new age pour lecteurs de Carlos Castaneda, comme le furent Au-delà du réel, de Ken Russell, ou le Blueberry de Jan Kounen. Voyage vers ce monde irrémédiablement disparu, filmé dans un magnifique noir et blanc, riche d’une infinité de nuances, l’Etreinte du serpent (El abrazo de la serpiente, en VO) est aussi un grand film d’aventures, une sorte de bande dessinée parcourue par d’étranges personnages : un moine entouré d’enfants, un récoltant de caoutchouc infirme et halluciné, un gourou qui se prend pour le messie, régnant sur une communauté sectaire exaltée…

 

Le réalisateur colombien Ciro Guerra s’est inspiré des récits de deux explorateurs occidentaux, notamment l’ethnologue allemand Theodor Koch-Grünberg (1872-1924), et en tire le constat que des centaines de civilisations, langues, croyances et savoirs ont été détruits à jamais par cette violente irruption de la «civilisation» dans des communautés restées quasiment vierges de tout contact extérieur.

 

Libération

Une des rares fictions à mettre en scène des Indiens d’Amazonie. Cette fois, le dindon de la farce, si l’on peut dire, n’est pas l’indigène mais plutôt l’étranger armé de ses certitudes. En l’occurrence, deux Occidentaux qui, à quarante ans d’écart, prennent comme guide le même Indien, un certain Karamakate. Celui-ci va non seulement aider ces deux explorateurs à éviter les pièges de la forêt vierge, mais aussi les initier au détachement suprême (avec ce qu’il suppose comme sacrifices). Les aventuriers voyagent en bateau. Durant leur parcours, des épisodes soit grotesques soit effrayants remettront en question leurs convictions. Les trames de cette double équipée picaresque – l’une en 1907, l’autre dans les années 1940 – sont curieusement mêlées, ce qui souligne l’intemporalité de cet univers végétal. Geste fascinante, non seulement sur le plan ethnographique, mais aussi plastique, grâce à un noir et blanc méticuleux, qui confère beauté et véracité à cette féerie tropicale, quelque part entre Dead Man de Jarmusch et Tristes Tropiques de Lévi-Strauss.

 

En 2005, une poignée de requins de Wall Street subodorent l’explosion de la bulle financière et misent sur une défaillance massive du marché immobilier. Une comédie relativement complexe sur la Bourse, interprétée par des stars et réalisée par un cinéaste habituellement féru de grosses farces. Ici, il évite la vulgarité et marie plutôt bien la réalité du sujet – y compris ses conséquences sociales – à la dérision. Ceci grâce à des comédiens comme Christian Bale et Steve Carell, qui 
incarnent des figures pittoresques (un analyste déjanté carburant au heavy metal et un banquier hystérique). Certes, même si dans plusieurs interludes loufoques, des starlettes célèbres (comme la poupine Selena Gomez) expliquent posément certains mécanismes financiers, les cancres en économie ne saisiront pas forcément tous les méandres de ce casse boursier. Mais peu importe puisque la farce agit tout en stigmatisant l’ignominie 
des spéculateurs.

 

L'humanité

Présenté à la Quinzaine des réalisateurs au dernier Festival de Cannes, L’Étreinte du serpent est le troisième film du réalisateur colombien Ciro Guerra aprèsL’Ombre de Bogotá (2004) et Les Voyages du vent (2009). Ce dernier poursuit l’exploration de son territoire en s’attachant ici à un portrait géographique et historique de l’Amazonie par la mise en fiction de récits des premiers explorateurs européens en Amazonie colombienne : l’ethnologue allemand Theodor Koch-Grünberg au début du XXe siècle et le biologiste botaniste américain Richard Evans Schultes au milieu du XXe siècle. Cette matière première basée sur le témoignage de personnes transformées par l’expérience amazonienne prolonge notamment l’expérience d’Aby Warburg, bouleversé en 1895-1896 par son voyage au Nouveau Mexique chez les Indiens Hopis, retranscrit en 1923 dans sa célèbre conférence « Images du territoire des Pueblos en Amérique du Nord » connue sous le titre « Le Rituel du serpent ». Si en 1901 un opérateur de la compagnie Edison l’avait capté, c’est ici Guerra qui reconstitue des récits ethnographiques. Mais L’Étreinte du serpent, au-delà d’une simple première fiction éthnologique amazonienne, permet d’appréhender tout l’enjeu de l’expérience amazonienne qui a directement à voir, d’un point de vue anthropologique, avec l’expérience cinématographique – et c’est ce qui fait tout l’intérêt du film.

 

Images du territoire des Indiens en Amazonie colombienne

Le tournage de L’Étreinte du serpent prolonge l’expérience des explorateurs par l’expédition qu’a constitué le tournage et la tenue d’un journal de bord par le réalisateur, forme de continuation des journaux tenus par ceux-ci. Guerra s’attache à mêler des temps avec les épisodes consacrés à Theodor Koch-Grünberg et à Richard Evans Schultes menés à travers l’Amazonie par Karamakate, chaman amazonien et dernier survivant de son peuple, interprété par deux personnages à près de 40 ans d’intervalle. Mais cette différence temporelle est peu discernable, comme la spécificité d’un ancrage temporel, le décor de la jungle jouant d’une forme d’épure. Les amples mouvements de caméra, comme le montage, mêlent ainsi de façon fluide et impromptue mais assez inégalement deux récits, à la manière du fleuve courant sur le territoire amazonien et servant aux protagonistes par le moyen des canots à gagner les lieux. Nous égrenons avec les binômes un chemin au gré de divers points du territoire qui sont autant de points de rencontres avec des formes d’altérité (peuplades, travailleurs liés à l’exploitation du caoutchouc, missionnaires éducateurs, sectes pseudo-chrétiennes…) où s’énonce une dénonciation de la colonisation, un déplacement du point de vue occidentalo-centré, comme les écueils liés à la présence occidentale avec la disparition de traditions ancestrales.

Guerra mêle points de vue et espaces-temps dont le maître mot est la circulation sur le modèle encore de la musique : un tourne-disque est le seul appareil rescapé de l’expédition, et permet de faire résonner La Création de Haydn, alors qu’un peu plus tôt étaient convoqués la cosmogonie indienne et le mythe de l’anaconda descendu sur terre, déployé dans les milles rives du fleuve. Expérience syncrétique, l’expérience amazonienne est aussi et avant tout « la magnificence du spectacle » de la jungle révélée par le choix de la pellicule en 35 mm par Guerra, un cadre très composé, et un somptueux noir et blanc, un spectacle « impossible à traduire en des mots qui puissent faire entendre à d’autres la teneur de sa beauté et de sa splendeur », comme s’en faisait l’écho Theodor Koch-Grünberg en 1907.

 

« Laisse-le t’embrasser, son étreinte t’emmènera dans des lieux anciens. »

Or, cette expérience visuelle constitue aussi l’accès à une autre dimension correspondant à la levée du voile épais du visible lui-même, que rend possible l’usage de psychotropes servant notamment à guérir les explorateurs, mais au-delà à des expériences hallucinatoires aux limites du visible. La longue traversée à la recherche de la yakruna, plante sacrée puissante possédant la vertu d’apprendre à rêver, est ainsi le moyen pour atteindre peu à peu un état de transe culminant avec la prise de la plante en question. C’est à ce moment que le film bascule dans un défilé d’images panoramiques crescendo, puis une séquence de formes géométriques en couleurs, créant un effet de sidération, nous donnant accès à ce que peut voir le personnage en état hallucinatoire, et permettant d’expliquer le choix du noir et blanc pour filmer la jungle verte. L’Indien aura soufflé la poudre réalisée à partir de la plante face à l’écran, comme si c’était à nous, spectateurs, qu’elle était administrée. Et le film aura d’ailleurs tôt fait de mêler différents régimes d’images par des inserts jouant de cette hypnose : plans flous créés par la surface de l’eau et plans inversés par miroitement de l’eau, gros plans d’animaux (et notamment de serpents), plans dont le fond est constitué des remous de l’eau dont émerge une figure, ou au contraire par un personnage vu à travers les flammes d’un feu à l’avant-plan. Aussi, le serpent dont il est question dans le titre est-il moins réel, quand bien même il serait vu ponctuellement à l’écran, que métaphorique : serpent cosmique – celui de la cosmogonie, permettant d’accéder à différentes dimensions –, constituant le lieu d’une expérience psychique et physique qui est un embrassement, une étreinte, faisant voyager dans le temps et l’espace. Cette sorte de voyage audio-visuel de l’ordre du rêve, analogique du cinéma, est le lieu d’un salut : « il ne pouvait être sauvé que s’il apprenait à rêver ».

 

Si Karamakate figure un homme dépourvu d’émotions et de souvenirs qui, en partageant sa connaissance ancestrale de la yakruna, rend possible ceux des autres, c’est qu’il s’agit bien d’un partage d’expérience et non pas d’un savoir, ou plutôt d’un savoir empirique. Car c’est bien une expérience radicale qu’a constituée l’expérience amazonienne, faisant énoncer à ceux qui l’ont vécue qu’à leur retour ils étaient devenus d’autres hommes.

Nul doute que Guerra fasse sienne cette formule. Une belle image est présente dans L’Étreinte du serpent, film au final un peu long, esthétisant, parfois difficile à appréhender, mais aux nombreuses potentialités et ressources : s’il n’embrasse pas trop, c’est pour mieux étreindre. Lorsqu’est montré, après un cadre de verre contenant des papillons épinglés, une photo de Karamakate et qu’est énoncé « ce n’est pas toi c’est une image », s’engage très explicitement une réflexion sur l’image, le terme désignant (c’est le sens d’« imago ») l’état définitif des insectes à métamorphose complète, tels que les papillons. Or, on retrouve des papillons à plusieurs reprises, volant autour des personnages indiens, à même de figurer l’image vivante, survivante [1] : son battement, son bruissement, son embrassement.

 

Critikat /  par  Marie Gueden

Rencontre(s) avec Ciro Guerra

Entretien avec Ciro Guerra

Vous reconnaissez avoir peut-être atteint votre limite avec cette production tant les difficultés, les risques, l’exigence et la part d’inconnu auxquels vous vous êtes retrouvé confronté en vous aventurant dans la forêt amazonienne, ont été immenses. Vous rapportez dans une sorte de journal de bord dans la plus grande tradition des explorateurs dont le film s’inspire, avoir même envisagé de « rendre votre tablier ».

 

Alors qu’on terminait la première semaine de tournage, je me suis senti submergé par une profonde inquiétude. On avait trop de problèmes, le plan de tournage était trop serré. Il était clair que l’on n’arriverait jamais à terminer ce film. On avait eu des rêves démesurés, on avait voulu aller trop loin. On avait pêché par excès d’optimisme et les dieux et la forêt nous puniraient pour cela. En ayant cela à l’esprit, comme un capitaine qui est le premier à constater que son bateau coule, je me suis assis, bien confortablement, et je me suis préparé à affronter l’inévitable. Mais j’ai finalement assisté à un miracle.

 

D’où est née cette histoire ?

De ma curiosité pour l’Amazonie colombienne, qui représente la moitié de la surface du pays, et qui m’est toujours aussi peu connue et aussi mystérieuse, alors que je suis colombien et que j’ai vécu toute ma vie dans ce pays.

 

Dans l’ensemble, la Colombie s’est toujours désintéressée de ce savoir et de cette façon de voir le monde. C’est une partie de notre pays que l’on sous-estime mais qui, pour ce que j’ai pu en connaître, me semble fondamentale. Quand on commence à étudier cette région, à faire des recherches, on la découvre inéluctablement à travers le regard des membres d’expédition, des voyageurs, presque tous nord-américains ou européens, qui sont les premiers a être venus jusqu’ici et nous ont donné des informations sur notre propre monde, sur notre propre pays.

 

J’ai donc eu l’idée de raconter une histoire au travers du prisme de cette rencontre, mais depuis une perspective dans laquelle le personnage principal ne serait pas un Blanc, comme d’habitude, mais un Indien, un autochtone, ce qui change absolument le point de vue et est novateur. En réalité, ce qui se passe finalement, c’est que ce personnage, Karamakate, est peut-être le premier héros indien du cinéma colombien, mais c’est aussi une personne avec qui n’importe qui dans le monde peut s’identifier.

 

Vous racontez l’histoire de deux temporalités différentes, s’inspirant des récits de deux membres d’expédition qui ne se sont jamais rencontrés. Comment s’est déroulée la phase d’écriture et comment avez-vous trouvé le fil conducteur pour raconter l’histoire ?

On retrouve l’idée, dans de nombreux textes sur le monde indien, d’une notion différente du temps. Le temps n’est pas une continuité linéaire, tel que nous l’entendons en Occident, mais une série d’évènements qui ont lieu simultanément dans plusieurs univers parallèles.

C’est ce qu’un écrivain a décrit comme « le temps sans temps » ou « l’espace sans espace ». J’ai fait le lien avec cette idée des aventuriers qui mentionnaient le fait que, bien souvent, lorsque l’un d’eux revenait 50 ans après le passage d’un autre, l’histoire du premier avait déjà pris la forme d’un mythe. Pour beaucoup de communautés, c’était toujours la même personne qui revenait parce que l’idée d’un seul homme, d’une seule vie, d’une unique expérience vécue à travers de nombreuses personnes était profondément ancrée.

 

Cette idée m’a semblé être un point de départ très intéressant pour le scénario parce que, bien que ce soit un film raconté du point de vue des Indiens et dont le personnage principal est un Indien, il offrait au spectateur des points d’accroche par le biais de ces personnages qui viennent de notre monde et dont on comprend les motivations. Puis, lentement, à travers eux, on cède le pas à la vision du monde indien que nous offre Karamakate.

 

À travers toute cette expérience, comment avez-vous ressenti la relation avec les gens, avec la communauté indienne et leur façon de percevoir le film ?

Les communautés nous ont beaucoup aidés. Les gens de l’Amazonie sont très chaleureux, très aimables, très ouverts, ils ont un grand cœur. Bien sûr, au début ils se méfiaient un peu, le temps de s’assurer que l’équipe n’avait pas de mauvaises intentions, parce qu’il y a aussi des gens qui sont venus là pour les voler et leur nuire. Nous sommes très contents d’avoir pu travailler avec eux, les habitants ont vraiment été emballés par le projet.

 

En tout cas, la démarche est de faire revivre une Amazonie qui n’existe plus, qui n’est plus comme avant. Ce film, c’est une façon de laisser une trace pour que cet univers subsiste dans la mémoire collective, parce que les personnages comme Karamakate, qui détiennent le savoir, les guerriers payés, ont disparu. Les Indiens modernes sont différents. Il y a tout un savoir qui est conservé, mais il y a aussi toute une partie du savoir qui s’est perdue : de nombreuses cultures, de nombreux dialectes et langues.

 

À présent, ce savoir se transmet à travers la tradition orale et, comme il n’est pas écrit, tenter de l’approcher a été une vraie leçon d’humilité, parce que c’est quelque chose que l’on ne peut pas espérer comprendre rapidement, contrairement au savoir que l’on acquiert à l’université ou à l’école. C’est un savoir lié à la vie, à la nature, et c’est vraiment une immense source de connaissances, dont on ne peut espérer saisir qu’une infime partie.

 

La seule façon d’accéder à ce savoir, c’est d’en faire l’expérience, de le vivre pendant de nombreuses années. Nous espérons vraiment parvenir à générer, à travers ce film, une curiosité qui donne au public l’envie d’en savoir plus, de respecter ce savoir et de comprendre qu’il est important dans le monde d’aujourd’hui.

 

Il ne s’agit pas de folklore ni de cultures mortes, mais d’un savoir lié à une recherche actuelle de l’homme, à savoir comment trouver un équilibre avec la nature en puisant dans les ressources disponibles sans les saccager, comment trouver une harmonie, non seulement entre l’homme et la nature, mais aussi entre les différentes communautés qui composent l’humanité. Et cela souligne en quoi cette façon de parvenir à l’équilibre et l’harmonie est une façon de trouver un bonheur que l’on ne peut atteindre avec les systèmes politiques et sociaux actuels.

 

Au cours de ce processus de recherche et d’apprentissage de ces cultures, est-ce que certaines choses ont changé dans votre façon de voir le monde ?

Oui, évidemment. Tout. Je suis aujourd’hui une personne différente de celle que j’étais quand j’ai démarré le projet. Je crois que tous ceux qui ont participé à ce projet ont vécu cela. On s’immerge dans ce flot de connaissances et tous les jours on apprend quelque chose de nouveau. On a senti que tout était source de savoir, depuis les pierres jusqu’aux plantes, aux insectes ou au vent. Cela nous a procuré un grand sentiment de satisfaction. Cela change tout l’univers.

 

Évidemment, il est très difficile de changer de vie pour les gens comme nous, qui ont grandi au sein de ce système, mais cela nous a quand même permis de voir de près d’autres façons de vivre et de comprendre qu’il y a de multiples façons d’être humain et de vivre. Je crois que celle-ci est tout à fait valable et belle, et qu’il est important d’en avoir conscience et de la respecter.

 

 

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