Knight of Cups

de Terrence Malick

Synopsis

Rick, auteur de comédies à Hollywood, n'a pas collectionné que des réussites. Les fêtes, les rencontres sans lendemain, sa carrière... Rien de tout cela ne le satisfait. Et pourtant, chaque femme, chaque homme qu'il a croisé dans sa vie lui a servi d'une façon ou d'une autre de guide, de messager. Il aspire à autre chose, sans savoir réellement quoi, et se demande quel chemin prendre. Pourtant, son voyage vient de commencer...

Critiques

Il n'y a presque pas de dialogue, mais beaucoup de paroles. Nappées d'un flot ininterrompu de musiques éclectiques, des voix off racontent ce que l'on voit. Et ce que l'on voit est splendide. Des images, des flots, des torrents d'images énigmatiques mais splendides.

 

Marianne / par Danièle Heymann

Il y avait dans A la merveille, déjà, cette forme sinueuse, ces mouvements de caméra interrompus à peine ébauchés, ces bri­bes de destins, ces fantômes de personnages qui ne semblaient obéir, sur l'écran, qu'à l'imaginaire capricieux, affolé, d'un narrateur invisible. On retrouve dans Knight of cups l'obsession pour la fugacité et le mouvement, qui semblent, désormais, accaparer l'esprit de Terrence Malick, cinéaste jadis rare (trois films de 1973 à 1998 dont l'admirable Les Moissons du ciel), devenu sur le tard extrêmement prolifique.

Est-ce son double, cet auteur à succès, rongé par un irrésistible sentiment d'échec ? Rick (Christian Bale), aussi brillant et tricheur que peut l'être « le chevalier de coupes » (la carte du jeu de tarots), déambule, de Los Angeles à Las Vegas, dans un monde de frime, en recherchant douloureusement tout ce que sa vie inutile lui a fait perdre : son enfance, sa pureté, son âme. Il quête. Il guette. « En ce pays obscur, comme disait Proust, où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sert de rien », Rick convoque ses « madeleines » : ce père (Brian Dennehy), aussi cruel que celui de Tree of life. Ce frère en chute libre (Wes Bentley) qu'il ne sait pas aider. Et ses femmes, presque interchangeables dans leur beauté (Cate Blanchett, Imogen Poots, Natalie Portman) qu'il quitte ou laisse partir, par lâcheté ou par peur. Toutes et tous surgissent, accompagnent le héros le temps d'un sourire, d'un soupir ou d'un cri, avant de disparaître, comme avalés par des espaces immobiles et beaux, comme happés par des thèmes musicaux lancinants, extraits de Grieg (La Mort d'Ase), de Debussy et d'Arvo Pärt, sources de magie mélancolique.

Comment filmer la sensation de tout gâcher, toujours ? Comment saisir le vide en soi et chez les autres ? Sans se ­reposer, qui plus est, sur les béquilles commodes, éternelles, que sont la narration, la psychologie, l'identification. Aucun guide, soudain, pour nous aider, nous influencer, nous convaincre : rien que les images de Terrence Malick, sa foi en elles et en son spectateur... Hasardeuse démarche. Orgueilleuse, évidemment. Périlleuse, surtout, tant l'époque demande aux artistes de raconter, expliquer, disséquer — disserter, même —, et non plus innover, provoquer, bousculer. — Pierre Murat

 

Télérama / par Pierre Murat

Extrait

Une trilogie

Avec Knight of Cups, Terrence Malick termine une trilogie centrée sur une sorte de quête de sens de la vie entamée en 2011 avec The Tree of Life puis poursuivie avec A la merveille sorti en 2013.


Le titre du film fait référence à la carte de tarot "Knight of Cups", soit le chevalier de coupe. Dans le célèbre jeu de cartes, la première phase de la carte Knight of Cups représente le changement amoureux : des invitations, des propositions et des opportunités. Il s'agit d'une personne qui s'ennuie constamment mais qui apporte des idées, des opportunités et des propositions. C'est aussi quelqu'un de raffiné, aimable, intelligent, rêveur, qui a tout le temps besoin d'être stimulé. 


Mais en revanche, si la carte est prise dans l'autre sens, le "Knight of Cups" est synonyme d'une personne qui triche et qui est incapable de discerner mensonge et vérité.


Le personnage de Christian Bale est représentatif de cette ambivalence, surtout en ce qui concerne la première version de la carte, puisque le film tourne autour de ses histoires d'amour passées.

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