Cavanna

de Denis Robert, Nina Robert - Documentaire

Synopsis

Un doc au long cours sur François Cavanna, le créateur de Charlie Hebdo et de Hara Kiri, l'inventeur de la presse satirique, l'auteur des Ritals et d'une soixantaine d'ouvrages, disparu fin janvier 2014. Le film repose sur des entretiens avec Cavanna réalisés peu de temps avant sa mort, des archives oubliées et des témoignages inédits comme ceux de Siné, Willem, Delfeil de Ton et Sylvie Caster. En filigrane l'histoire en passe d'être oubliée du premier homme qui aurait pu dire "Je suis Charlie".

Les réalisateurs

Denis Robert, né le 9 mai 1958 à Moyeuvre-Grande, est un journaliste et écrivain français. Son œuvre se compose de romans, de films documentaires, et d'essais (souvent qualifiés de journalisme d'investigation). Il est également plasticien et expose dans différentes galeries parisiennes (La Bank, W).

 

Ses livres, films et interviews à la presse, dénonçant le fonctionnement opaque de la chambre de compensation financière Clearstream, lui ont valu de nombreuses procédures judiciaires (une soixantaine) intentées contre lui en France, en Belgique et au Luxembourg, par des banques comme Menatep (une banque russe), la Banque Générale de Luxembourg (filiale de Fortis) et bien sûr la société Clearstream.

 

Il a été, en 2008, au cœur d'une polémique qui l'a opposé à l'ancien patron du journal Charlie Hebdo, Philippe Val et au journaliste Edwy Plenel.

 

Le 3 février 2011, soit après 10 ans de procédures judiciaires, il est blanchi par la Cour de cassation de sa condamnation pour ses deux ouvrages Révélation$ et La Boîte noire, ainsi que pour son documentaire Les Dissimulateurs. 

 

 

Il a réalisé: 

Journal intime des affaires en cours (1998)

 

Le Cahier, (2000)

 

Les Dissimulateurs (2001)

 

Histoire clandestine de ma région (avec Gilles Cayatte, 2001)

 

L'Affaire ClearStream racontée à un ouvrier de chez Daewoo (2002)

 

Cavanna, même pas mort (réalisé avec sa fille Nina Robert 2015)

Jusqu'à l'ultime seconde j'écrirai (version longue de Cavanna, même pas mort réalisé avec sa fille Nina Robert, sorti le 17 juin 2015)

(Wikipedia)


Vous vous en souvenez peut être: récemment au cinéma Gilles Lellouche interprétait Denis Robert dans "L'Enquête", de Vincent Garenq, (2015). 


Critiques du film

Le film débute par un distinguo entre les cons volontaires et les cons de naissance. Et se clôt sur une diatribe envoyée à la face des culs-bénits : Cavanna a toujours cuirassé sa syntaxe... Mais derrière les élans tapageurs du créateur de Charlie Hebdo affleure la tendresse bourrue de l'auteur des Ritals. Etayés par une somme d'archives et par une série d'entretiens, les souvenirs de Cavanna se confondent avec la saga de Hara Kiri, contée par les fidèles Willem, Delfeil de Ton ou Siné... L'hommage oscille entre gracieusetés narquoises et éloges vachards. Wolinski aurait dû en être, lui qui avait rendez-vous avec les réalisateurs la semaine même de son assassinat. Soutenu par une impertinente drôlerie, ce portrait nous fait valdinguer du rire aux larmes.  

— Hélène Rochette, Télérama



« Cavanna. Jusqu’à l’ultime seconde, j’écrirai » : le dieu tutélaire de l’insolence


L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR

Cavanna. Jusqu’à l’ultime seconde, j’écrirai est un film deux fois interrompu. Par la mort de sa raison d’être, François Cavanna, journaliste et écrivain, le 29 janvier 2014. Par le massacre de ses camarades de Charlie Hebdo moins d’un an plus tard. Journaliste et écrivain, Denis Robert avait entrepris une série d’entretiens avec le fondateur de Hara-Kiri (journal bête et méchant), le rédacteur en chef de Charlie Hebdo (1970-1981), l’auteur des Ritals.


Cavanna (qui n’avait pas vraiment de prénom, comme les dessinateurs de presse ou les acteurs des années 1930) approchait alors les 90 ans. Le film de Denis Robert et sa fille Nina utilise au mieux ces paroles que l’on sent trop rares au goût des réalisateurs. Dans le dossier de presse, Denis Robert explique que nombre de rendez-vous durent être remis ou annulés au gré impitoyable de la maladie de Parkinson dont était atteint Cavanna. Le sujet revient dans les paroles du vieil homme qui n’accepte pas d’être empêché d’écrire et détaille les efforts surhumains que lui impose cette volonté. D’autant qu’il se fait gloire de ne jamais avoir appris à se servir d’un clavier.


Double mausolée


Autour de ces apparitions saisissantes d’un acteur et témoin du siècle, l’un des rares journalistes à pouvoir se prévaloir d’avoir changé la réalité qui l’entourait en la décrivant, en la tournant en dérision, Denis et Nina Robert ont été forcés par la mort et le crime d’édifier une espèce de double mausolée.


Une part assez considérable de la projection est occupée par les images des funérailles de Cavanna, au Père-Lachaise, le 6 février 2014. On y voit des célébrités, un anonyme, des compagnons et des épigones rendre hommage au disparu. Parmi eux, on compte des victimes de l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo. La conscience du massacre pèse sur tous les propos qui font la matière de Cavanna, jusqu’à l’ultime seconde j’écrirai, même ceux qui ont été recueillis avant la tuerie.


On entend Delfeil de Ton, Sylvie Caster, Siné, Willem qui partagèrent l’histoire tumultueuse de Hara-Kiri/Charlie, et quelques autres. On n’entend pas Wolinski qui avait fini par fixer le rendez-vous avec Denis Robert à la fin janvier 2015.


Equipe de provocateurs


Mais si l’on arrive à détacher le regard de cet horizon désespérément fermé, on découvre aussi, au fil des entretiens, des propos de Cavanna et de quelques images d’archives, la gaieté, le courage de cette équipe de provocateurs qui n’avaient même pas l’excuse de la jeunesse (Cavanna avait presque 40 ans à la fondation de Hara-Kiri) et la violence des querelles qui les déchirèrent.


Au-dessus de cette histoire, comme dans un tableau religieux, trône la figure patriarcale au regard clair de François Cavanna, qui rirait sans doute de se voir ainsi transformé en divinité tutélaire. Ce film est comme un autel intime qui perpétue d’une autre manière que les livres, non seulement le souvenir, mais la vie même de cet homme d’exception.


 Le Monde.fr | 16.06.2015 à 08h14 |

Par Thomas Sotinel





 

Entretien avec les réalisateurs

Cavanna, à la télé (1977)

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